La décision de justice de placer en détention préventive le président égyptien déchu Mohamed Morsi pour des faits remontant aux derniers jours du régime de Hosni Moubarak traduit un "retour en force" de l'ancien pouvoir, ont estimé vendredi les Frères musulmans. Les accusations contre M. Morsi "sonnent comme une vengeance de l'ancien régime, qui indique qu'il fait un retour en force", a déclaré un porte-parole du mouvement dont est issu M. Morsi, Gehad el-Haddad. Mohamed Morsi est détenu par l'armée avec certains de ses collaborateurs dans un lieu tenu secret depuis sa destitution le 3 juillet. Un tribunal a ordonné sa mise en détention préventive, invoquant des accusations sur des liens présumés avec le Hamas palestinien, qui l'aurait aidé à s'évader de prison début 2011 au cours de la révolte qui fit tomber l'ex-président Hosni Moubarak. Les Frères musulmans interprètent cette décision comme étant "retour au régime Moubarak" qui avait emprisonné bon nombre de frères musulamans notamment Mohamed Morsi. Elu en juin 2012, le premier président islamiste et civil d'Egypte était contesté par une partie de la population et l'opposition qui l'accusaient d'accaparer le pouvoir au profit des Frères musulmans. Arguant que M. Morsi ne pouvait régler la grave crise politique secouant le pays, l'armée l'a déposé le 3 juillet et a nommé un président civil intérimaire pour gérer la transition avant la tenue à une date indéterminée d'élections générales. Ce qui a eu pour conséquence le déclanchement à la fin du mois de violences qui ont fait plus de 200 morts.