Le Conseil supérieur de la langue arabe (CSLA), a organisé la nuit de lundi à mardi, une conférence autour du soufisme dans la poésie et la culture amazighe à travers le modèle du poète soufi Issaad Djerrabi, alias Issaad Nath Flik et ce dans le cadre du "dialogue des idées". Cette rencontre organisée au musée d'El Moudjahid à l'office de Riyad El Fath, en présence d'un grand nombre d'hommes de lettre et d'intellectuels ainsi que la famille du poète, a été marquée par la célébration de la parution de la première partie d'un livre intitulé "recueil du chant religieux en Tamazight" qui compte un grand nombre de poèmes soufis écrits par le poète et recueillis par l'association culturelle Hadj Issaad du village El Makchtoum, en collaboration avec le Dr Mohamed Arezki Ferrad qui a présenté ces poèmes avec une lecture historique et sociale de l'époque à laquelle le poète avait vécu. Présentant l'ouvrage qui sera dans les librairies dans deux semaines, Mohamed Arezki Ferrad, chercheur en culture Tamazight, a donné un aperçu sur la vie de ce poète né en 1883 et décédé en 1946 dans le village El Makchtoum (Daïra d'Azefoun), soulignant que Hadj Issaad est l'un des monuments de la culture populaire à l'instar du grand poète Sidi Lakhdar Ben Khellouf. Le poète Hadj Issaad, adepte de la confrérie Rahmani était également un homme de religion, éducateur et un anti-colonialiste, ce qui la rendu très populaire parmi les habitants de son village. Ils voyageait beaucoup dans la région de Kabylie et se rendait également à Alger pour réveiller la conscience de ses habitants contre le colonialisme, qui a tenté d'effacer la personnalité et les constantes des algériens, a-t-il ajouté. Outre les poèmes soufis, Hadj Issaad a évoqué plusieurs thèmes économiques et politiques. Il a même écrit des poèmes sur la question palestinienne dans les années quarante du siècle dernier. Dans une allocution prononcée à cette occasion, le président du CSLA, Azeddine Mihoubi a indiqué que cette cérémonie constitue un hommage à la mémoire de l'un des piliers de la poésie soufie Tamazight, saluant les efforts déployés par l'association culturelle qui porte le nom du poète, dans la réhabilitation du l'héritage culturel oral. A cette occasion un groupe de chant relevant du village natal du poète a enchanté l'assistance par des chants religieux sur le prophète extraits des poèmes du Hadj Issaad en Tamazight et en arabe. La conférence a été clôturée par un débat sur le parcours de cet homme connu par la sagesse et la défense des pauvres.