Des centaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir au coeur de Paris pour dire " on" à une intervention militaire en Syrie et à la participation de la France à une action punitive contre ce pays, a-t-on constaté sur place. "Non à l'ingérence, oui à la Résistance", "Non à une intervention militaire en Syrie" et "Solidarité avec les forces de paix, de justice et de démocratie en Syrie" scandaient les manifestants qui répondaient à un appel du Mouvement de la Paix, une Ong française qui dit s'opposer aux guerres et promouvoir la résolution politique et pacifique des conflits. Aux côtés de banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire " bas les guerres impérialistes, vive la fraternité entre les peuples" et "Hands off Syria -enlevez les mains de la Syrie", des drapeaux de plusieurs pays, dont ceux de la Syrie et du Liban, étaient brandis par des manifestants aux côtés d'étendards de partis politiques dont le Parti communiste et le Front de Gauche avec la présence remarquée de son co-président, Jean-Luc Melenchon. Dans une déclaration lue sur place, le co-président du Mouvement de la Paix, Guillaume Du Souich, a dit s'étonner qu'avant même les conclusions de la mission de l'ONU (sur l'utilisation supposée d'armes chimiques contre la population), seule habilitée à mener une telle enquête sur l'utilisation des armes chimiques, la France, les USA et leurs alliés membres de l'OTAN, déclarent "avoir des certitudes". "Envisager une intervention militaire en dehors des Nations Unies, malgré le risque conséquent d'un embrasement de toute la région, consiste à se poser en + juges et gendarmes du monde+, à alimenter le cercle infernal des logiques de guerre et de violence en négligeant l'intérêt des peuples", a-t-il martelé. Interrogé par l'APS sur la position française vis-à-vis du conflit en Syrie, il a souhaité que son pays "investisse tous ses moyens financiers et diplomatiques pour la culture de la paix" et " tienne ses engagements vis-à-vis des Nations Unies". "Le Mouvement de la Paix demande au gouvernement français de renoncer à l'emploi des forces armées, de faire respecter le droit international et de prendre toutes les initiatives politiques possibles pour obtenir un cessez-le-feu", a-t-il ajouté, signalant que son Mouvement demande aussi la reprise du plan de Kofi Annan avec des moyens humains renforcés pour parvenir à une transition démocratique en Syrie et permettre une stabilisation de la région. En plus de Paris, des rassemblements similaires devaient se tenir simultanément à Toulouse et Marseille, selon les organisateurs. Mardi devant la Conférence des ambassadeurs français à l'étranger, le président francais, Francois Hollande, avait annoncé qu'une décision sur une action militaire en Syrie serait prise "dans les prochains jours", affirmant que la France était "prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents" en Syrie.