Les frappes militaires contre la Syrie envisagées par des pays occidentaux, Etats-Unis en tête, n'ont pas pour objectif de résoudre le conflit mais visent à "faire basculer le rapport des forces sur le terrain", a indiqué dimanche à l'APS l'universitaire algérien Chrif Dris. "L'option militaire n'a pas pour objectif de résoudre le conflit, mais de faire basculer le rapport des forces sur le terrain, car depuis quelques temps l'armée syrienne a repris le dessus" dans plusieurs régions du pays, notamment depuis la bataille de Qousseir, a expliqué M. Dris. Selon lui, "si action militaire il y a c'est pour rééquilibrer les rapports des forces sur le terrain" d'un côté et "obliger le régime de Bachar Al-Assad à aller négocier à la conférence de Genève II selon les conditions des Américains et leurs alliés européens". Pour M. Dris, le flou entoure la nature de ces frappes, car "on ne sait pas encore si elles vont cibler les zones sensibles, ou l'armée syrienne" et son arsenal pour réduire son efficacité. La réticence de certains pays occidentaux à frapper la Syrie s'explique, a-t-il ajouté, par la peur des conséquences qui risquent d'être "incontrôlables" d'une telle démarche notamment à l'échelle régionale, car "le régime syrien depuis le début de la rébellion a montré une certaine capacité à résister". L'opposition syrienne et des pays occidentaux accusent le gouvernement du président Bachar al-Assad d'avoir tué des centaines de personnes en faisant usage de gaz toxiques le 21 août dans la Ghouta, près de Damas. Les autorités syriennes ont rejeté ces accusations et imputé cette attaque aux rebelles, affirmant que ces derniers ont commis cet acte pour justifier une intervention étrangère dans le pays. Une équipe d'experts des Nations unies s'est rendu en Syrie pour enquêter sur cette attaque présumée. Elle a achevé sa mission vendredi et doit présenter ses conclusions au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Le président américain Barack Obama a affirmé samedi avoir pris la décision de principe de frappes contre le régime syrien, après l'usage présumé d'armes chimiques, mais demandé au Congrès de donner son feu vert à une telle opération. La France s'est prononcée en faveur de l'option militaire, mais ce n'est pas le cas pour le Royaume-Uni, dont les députés ont rejeté une telle idée, alors que l'Allemagne refuse de bouger sans l'aval de l'ONU, de l'Otan ou de l'Union européenne.