Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde mercredi le Congrès américain contre l'approbation de frappes en Syrie qui constitueraient une "agression" si elles avaient lieu "en dehors du cadre des Nations unies". Si le Congrès américain qui examine l'autorisation d'un recours à la force contre le régime de Damas donnait son feu vert à des frappes, les Etats-Unis "autoriseraient une agression, car tout ce qui se fait en dehors du Conseil de sécurité de l'ONU est une agression, à l'exception de l'autodéfense", a déclaré M. Poutine aux membres du conseil des droits de l'homme au Kremlin, cité par les agences russes. "Mais la Syrie, comme on sait, n'attaque pas les Etats-Unis, il ne peut donc être question de défense", a ajouté M. Poutine. Le secrétaire d'Etat John Kerry et le chef du Pentagone Chuck Hagel ont défendu mardi devant la commission des Affaires étrangères du Sénat la décision de principe annoncée samedi par le président Barack Obama : procéder à des frappes "limitées" punitives sur la Syrie, mais pas avant d'avoir obtenu un feu vert du Congrès. Plutôt, Vladimir Poutine avait demandé aux Occidentaux de présenter à l'ONU des "preuves convaincantes" de l'usage d'armes chimiques par les autorités syriennes, soulignant que dans le cas contraire l'usage de la force contre un Etat souverain ne pourra être qualifié que "d'agression" Membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie et la Chine, ont bloqué à plusieurs reprises des projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le gouvernement de Bachar al-Assad, à l'instar de nombreux pays opposés à une intervention militaire en Syrie.