Le secrétaire général d'Interpol, Ronald K. Noble, a souligné mardi, dans un entretien accordé à l'APS, l'importance que revêt la 22ème Conférence régionale africaine de l'organisation, qui se tient à Oran ainsi que la précieuse expérience de l'Algérie en matière de lutte contre toutes les formes de criminalité. QUESTION : La 22ème Conférence régionale africaine s'ouvre à Oran. Qu'attendez-vous de cette rencontre à la lumière des grands défis auxquels est confronté le continent africain ? REPONSE : Tout d'abord, il y a lieu de remercier et féliciter les autorités algériennes pour leur initiative, leur disponibilité et leur dévouement dans l'organisation de cet important rendez-vous. La 22ème session de la Conférence régionale africaine constitue un forum très important qui permet aux forces de police de la région Afrique de discuter des problèmes et des cas de criminalité qu'ils ont en commun et d'y apporter des réponses adéquates. La conférence encourage un échange de bonnes pratiques entres les pays africains afin d'établir une stratégie commune pour lutter contre toutes les formes de criminalité transfrontalière, y compris le trafic de drogue, la piraterie maritime et le terrorisme. L'objectif est également d'assurer une meilleure coordination en matière de prévention et de réponse à la criminalité transnationale, notamment dans des situations nécessitant des réactions rapides, voire urgentes. QUESTION : Comment évaluez-vous la coopération internationale en matière de lutte contre le crime transfrontalier notamment en Afrique ? REPONSE : La coopération est essentielle dans la lutte contre la criminalité transnationale. C'est à ce niveau que l'implication de chacun des Bureaux centraux nationaux d'Interpol des 190 pays membres est indispensable. Les BCN sont au cœur du travail d'Interpol et nous permettent de mieux servir les pays de la région Afrique. C'est grâce à leur travail que nous avons vu une augmentation importante du nombre de recherches sur les bases de données d'Interpol. Ce qui constitue un reflet de la coopération non seulement entre les pays africains, mais aussi avec nos pays membres du monde entier. Avec l'augmentation de l'accès aux bases de données d'Interpol, nous verrons des résultats encore meilleurs qui reflètent le travail acharné et la détermination manifestée par application de la loi. QUESTION : L'Algérie a acquis une solide expérience dans le domaine de la lutte contre le crime organisé. Comment les pays membres d'Interpol peuvent tirer profit de cette expertise ? REPONSE : Le plan de modernisation récemment mis en œuvre par la police algérienne souligne l'engagement du pays dans l'application de la loi et sa vision future de protéger les personnes et les biens contre toutes les menaces. L'Algérie a développé de nombreux outils contre le crime transfrontalier et le terrorisme qui lui permettent de jouer un rôle-clé dans la région, notamment à travers le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), structure de la Commission de l'Union africaine (UA). L'expertise algérienne en matière de lutte contre toutes les formes de criminalité transnationale, y compris le terrorisme, doit servir aux autres pays de la région et nous sommes heureux de profiter de cette expérience.