La Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour le sort des enfants des conflits armés, Leila Zerrougui, a appelé mardi les pays à prendre des mesures vigoureuses en vue de protéger les enfants, ajoutant que le Conseil des droits de l'homme a un rôle à jouer grâce à la panoplie d'outils dont il dispose ainsi qu'à son large mandat en matière de droits de l'homme. ''En cette période de rentrée scolaire, des millions d'enfants ne pourront fréquenter l'école en raison des conflits armés qui font rage dans plusieurs régions'', a déploré la diplomate algérienne. Citant le cas de la Syrie, elle a souligné qu'il y avait plus de trois millions d'enfants devenus réfugiés, dont plus de deux millions ne sont pas scolarisés. Ailleurs dans le monde, les enfants se voient refuser leurs droits les plus fondamentaux, dont celui à l'éducation, subissent des violences d'ordre sexuel ou en raison de leur appartenance ethnique ou sont recrutés de force dans les rangs de groupes armés, a-t-elle déclaré. Dans ce contexte, la Représentante spéciale a appelé les parties en conflit à faire davantage pour protéger des enfants, y compris à travers la pleine application des traités internationaux relatifs à l'usage des armes. Mme Zerrougui a, toutefois, observé que depuis quelques années, des progrès avaient été enregistrés, notamment en République démocratique du Congo (RDC), au Tchad, en Birmanie et en Afghanistan, où des mesures spécifiques ont été adoptées par les gouvernements. Dans huit (8) pays, l'interdiction de recrutement est effective et sept (7) autres ont adopté des plans d'action. Au niveau multilatéral, des progrès significatifs ont été accomplis, a déclaré la Représentante spéciale, comme en témoigne l'adoption en avril dernier du Traité sur le commerce des armes, et des lignes directrices de Lucens sur la non-utilisation des établissements d'enseignement pendant les conflits armés, constituant deux jalons majeurs dans la protection des enfants dans les conflits armés. Cinq (5) Etats ont, en outre, ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant relatif à l'implication d'enfants dans les conflits armés, a poursuivi Mme Zerrougui. Pour la Représentante spéciale, le Conseil des droits de l'homme a un rôle à jouer grâce à la panoplie d'outils dont il dispose ainsi qu'à son large mandat en matière de droits de l'homme. Un accent pourrait, par exemple, être mis sur la protection des droits économiques et sociaux en temps de conflit, a-t-elle suggéré, invitant le Conseil, le Comité consultatif et l'ensemble du système des Nations Unies à identifier les solutions pratiques pouvant aboutir à ce résultat.