La Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Leila Zerrougui, a déploré devant le Conseil de sécurité le lourd tribut que les enfants continuent de payer en raison des nouveaux conflits qui ont éclaté ou se sont aggravés, citant notamment les cas du Mali et de la Syrie. Lors du débat du Conseil de sécurité sur le sort des enfants en temps de conflit armé, la diplomate algérienne, qui présentait le rapport du Secrétaire général de l'ONU pour l'année 2012, a souligné que la nature évolutive et les tactiques des conflits armés créaient des menaces sans précédent pour les enfants. ''L'absence de lignes de front claires et l'impossibilité d'identifier les combattants, ainsi que l'utilisation de tactiques de terreur ont rendu les enfants plus vulnérables'', a-t-elle expliqué, soulignant que les groupes armés non gouvernementaux constituaient en 2012 la grande majorité des parties coupables de violations des droits des enfants, soit 46 sur 55 en 2012. Ces parties recrutent ou utilisent des enfants, les tuent ou les mutilent, commettent contre eux des viols et d'autres formes de violence sexuelle, ou lancent des attaques contre des écoles ou des hôpitaux. Selon elle, neuf nouvelles parties à des conflits figurent ainsi en 2012 sur la liste concernant le recrutement et l'utilisation des enfants, dont le MNLA, le MUJAO et Ansar Dine au Mali, le M23 en République démocratique du Congo (RDC), et l'Armée syrienne libre en République arabe syrienne. Ces dernières sont aussi parmi les nouvelles parties à avoir été inscrites sur la liste pour violences sexuelles à l'égard d'enfants, avec les Maï-Maï Simba ''Morgan'' en RDC, précisant que le Mali figure pour la première fois dans le rapport. Dans son intervention devant le Conseil de sécurité, Mme Zerrougui a affirmé que ''des violations graves contre les enfants continuent d'être commises à grande échelle en Syrie, ainsi que dans la région'', annonçant qu'elle se rendrait dans les prochains jours dans ce pays. Elle a aussi fait état de nouvelles préoccupations, citant en particulier l'utilisation militaire des écoles, la détention d'enfants en raison d'allégations concernant leur association avec des groupes armés, ainsi que l'impact de drones sur les enfants. La Représentante spéciale a aussi annoncé que toutes les forces armées étatiques énumérées dans le rapport pour le recrutement et l'utilisation d'enfants étaient entrées dans un processus de plan d'action pour y mettre un terme. Mme Zerrougui a, en outre, indiqué le lancement d'une campagne visant à mettre fin à l'association des enfants avec les forces étatiques armées dans les conflits armés d'ici à 2016, une initiative sans précédent. Elle a aussi demandé au Conseil de sécurité de faire en sorte que des dispositions en faveur d'un déploiement pertinent et en temps opportun de conseillers en matière de protection des enfants figurent dans les mandats de toutes les missions des Nations Unies.