Le ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga a annoncé jeudi la neutralisation d'un groupe de militaires maliens ayant provoqué des incidents lundi dans la ville garnison de Kati, près de Bamako. A la suite "de l'agitation créée" lundi "par un groupe de soldats et de sous-officiers à la garnison de Kati, une opération conduite par l'état-major général des armées a abouti à la neutralisation sans violence des éléments impliqués dans des évènements ayant terni momentanément l'honneur et l'image des forces armées et de sécurité", indique le ministre dans un communiqué, sans donner le nombre de soldats arrêtés. "Toutes les armes individuelles et collectives qui étaient en possession des mutins, ainsi que celles détenues à la résidence du général Amadou Sanogo, ont été récupérées et réintégrées dans les dépôts logistiques sécurisés par les troupes déployées", ajoute-t-il. Il annonce qu'une "procédure disciplinaire sera ouverte à l'encontre de tous les éléments impliqués dans les troubles" et que "Kati est totalement sous le contrôle de l'état-major général des armées". La caserne de Kati était le quartier général d'Amadou Sanogo, capitaine récemment promu général et auteur d'un coup d'Etat qui, le 22 mars 2012, avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes. Lundi, quelques dizaines de jeunes soldats proches des putschistes avaient bruyamment revendiqué, en tirant en l'air, des promotions comme celles accordées à Sanogo, promu général en août. Ils avaient blessé un de ses proches, un officier supérieur séquestré plusieurs heures avant d'être relâché. Dans un discours à la Nation mercredi soir, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait qualifié de "honteux" ces incidents à Kati et affirmé son "inébranlable détermination" à neutraliser les fauteurs de troubles au sein de l'armée. "Que la hiérarchie prévale ! Que les chefs militaires s'assument ! Que la chaîne de commandement se fasse obéir ou qu'elle s'avoue impuissante (...) ce qui doit être fait le sera, et ce sans délai", avait-il dit. Il avait également annoncé la dissolution d'un comité de réforme de l'armée présidé jusqu'en août par Sanogo.