Les entreprises algériennes de sous-traitance, dont le nombre reste en deçà des normes internationales, continuent de constituer le maillon faible du secteur industriel au moment où les grands donneurs d'ordre nationaux préfèrent s'approvisionner auprès d'opérateurs étrangers. En parallèle, les investisseurs étrangers sur qui les pouvoirs publics misent pour accompagner le développement du tissu national de sous-traitance préfèrent, eux aussi, s'associer avec des équipementiers venus d'outre-mer, laissant ainsi aux opérateurs nationaux une part très infime du marché. "Il faut cesser de parler des partenaires étrangers qui viennent avec leur stratégie de développement bien arrêtée. Occupons-nous des grandes entreprises nationales donneurs d'ordre", dénonçait, dans ce sens, le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME, Zaïm Bensaci, qui s'exprimait dimanche sur les ondes de la Radio nationale. Selon lui, l'investisseur étranger, qui se fait toujours accompagner, par des équipementiers étrangers "n'apportera rien en matière de sous-traitance nationale à part sa contribution à la formation d'une deuxième génération de sous-traitants à long-terme" à travers des clauses imposant à cet investisseur d'assurer un taux évolutif à long terme d'intégration nationale à l'image du contrat de l'usine Renault en Algérie. Conclut en 2012, ce contrat relatif à la construction de la première usine d'automobile en Algérie stipule que le taux d'intégration de la production nationale doit passer de 42% dans un premier temps pour arriver progressivement à 80%. Il s'agit, d'ailleurs, de la même disposition prévue dans la quasi-totalité des gros projets d'investissement impliquant une participation étrangère. Promotion de la sous-traitance : une question de confiance Amorcer une nouvelle dynamique de développement d'un tissu national de sous-traitance est avant tout une question de confiance mutuelle et de complicité entre les différents acteurs. Dans cette optique, M. Bensaci a plaidé pour l'instauration d'"une véritable relation de confiance entre les grands donneurs d'ordre nationaux et les sous-traitants locaux" pour développer un réseau national de sous-traitance. L'élaboration prochaine d'une cartographie des entreprises algériennes permettra une meilleure visibilité aux grandes entreprises et leur facilitera ainsi la prise de décision en la matière, a estimé le responsable. Les appels d'offres pour la réalisation de cette carte seront lancés incessamment, selon M. Bensaci. L'Algérie compte actuellement près de 700.000 PME et seulement 200 grandes entreprises. La quasi-totalité du tissu industriel est composée de très petites entreprises (TPE), dont les limites en matière de management et de financement réduisent leurs chances d'accès aux commandes publiques. Le tissu national de la sous-traitance industrielle, regroupant quelque 800 entreprises en 2012 pour un marché estimé à près de cinq (5) milliards de dollars dans divers secteurs d'activité tels que la pétrochimie, la métallurgie, l'industrie mécanique ou agroalimentaire. Ce chiffre reste largement inférieur par rapport aux normes internationales qui tournent autour de 30 PME pour 30.000 habitants, selon la Bourse algérienne de la sous-traitance et du partenariat (BASTP). En outre, ces données n'incluent pas le secteur de l'énergie et des hydrocarbures qui importe, à lui seul, pour plus de 5 milliards de dollars par an de pièces de rechange industrielles et fournitures. Par ailleurs, le gouvernement mise pour l'année prochaine sur la création de 2 millions de PME.