Les présidents et représentants des groupes parlementaires à l'Assemblée populaire nationale (APN) ont affirmé mercredi, lors du débat du projet de loi de finances (PLF) 2014, la nécessité de renforcer l'économie nationale et de soutenir les activités productives pour la protéger contre les effets des crises économiques mondiales. Le président du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, a estimé que "le débat du PLF 2014 intervient dans un contexte national et régional particulier (...), citant les difficultés économiques enregistrées sur plan régional, et l'instabilité qui marque les pays voisins". M. Chorfi a, d'autre part, salué les mesures prévues dans le nouveau projet de loi, en matière de promotion de l'investissement et de la production nationale, et d'accompagnement des jeunes dans la création d'activités, affirmant que ces mesures sont à même de "concrétiser progressivement un véritable développement hors hydrocarbures". Le groupe parlementaire du RND a exhorté le gouvernement à consacrer ses choix économiques dans ses négociations avec l'OMC, et à réserver une importante partie des programmes économiques au soutien de la production et à la création de richesses. Pour sa part, le président du groupe parlementaire du parti du Front de libération nationale (FLN), Tahar Khaoua, a qualifié la nouvelle loi de finances de "nouveau jalon dans le processus de développement", affirmant la nécessité de renforcer les mesures qui favorisent la production. Le président du groupe parlementaire des indépendants, Salim Chenoufi, a appelé "à faire preuve de vigilance et de rigueur, en adoptant des mesures susceptibles de protéger l'Etat et la société", citant les changements que connaît l'économie mondiale. L'Algérie doit, selon M. Chenoufi, mettre un terme à la dépendance aux recettes pétrolières et à l'impact des perturbations enregistrées dans les pays voisins de l'Algérie. Face au contexte international actuel, l'Algérie est tenue de traiter toutes les questions économiques et sociales en suspens, à travers "la satisfaction de toutes les revendications légitimes et le renforcement du front interne", a indiqué Ramdane Taazibt (PT) insistant sur la nécessité de prendre des mesures anticipées pour faire face aux éventuelles incidences négatives sur le pays". "Il est vrai qu'il n'existe pas de plan d'austérité, ni d'impôts additionnels, ni de recul des transferts sociaux (...), mais nous n'avons pas non plus relevé une rupture réelle avec des politiques ayant prouvé leur défaillance, notamment en matière d'encouragement des investisseurs privés", a-t-il ajouté. Le député a estimé nécessaire de prendre des mesures rigoureuses pour mettre un terme à la spéculation et l'inflation, réguler le marché, mettre fin à la politique des exonérations et aux mesures incitatives au profit des privés qui ne profitent qu'aux seuls bénéficiaires sans réaliser les objectifs escomptés". M. Taazibt a également appelé à un "débat réel" pour construire une vision économique concertée. Il a par ailleurs déploré le manque d'outils nécessaires à la lecture de la loi et à son enrichissement, dont le rapport de régulation du budget. Pour sa part, le président du groupe du Front des Forces socialistes (FFS), Nafea Bouaich, a estimé que le Parlement ne disposait pas actuellement des moyens lui permettant d'accomplir son rôle de contrôle, ce qui fait de l'adoption du projet de loi de finances une "simple autorisation pour utiliser le chéquier national". Il a dans ce sens appelé à l'adoption d'un prix référentiel "acceptable" du baril de pétrole afin que le recours au Fonds de régulation des recettes soit une "exception et non pas une règle".