Les réfugiés somaliens au Kenya qui choisiront de rentrer chez eux seront aidés par l'ONU en vertu d'un accord signé dimanche entre la Somalie, le Kenya et le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), a indiqué lundi cette organisation internationale. "Près d'un million de réfugiés somaliens au Kenya bénéficieront d'une aide en rentrant chez eux (...) - s'ils décident de rentrer", a déclaré le HCR dans un communiqué. "Il est très important de souligner que personne ne force les Somaliens à quitter le Kenya", a ajouté Raouf Mazou, représentant du HCR au Kenya, cité dans le communiqué. Selon le HCR, 493.000 Somaliens sont enregistrés comme réfugiés au Kenya. Nairobi affirme abriter en fait le double de réfugiés somaliens, légalement enregistrés ou non. Dimanche, M. Mazou avait déjà estimé qu'"après plus de 20 ans de conflit et d'insécurité en Somalie, l'environnement politique, socio-économique et sécuritaire a changé. Même si la situation est loin d'être parfaite (...) des parties entières du pays sont plus sûres, ce qui permet à certains réfugiés de rentrer chez eux". "Nous sommes tous d'accord sur la nécessité de rendre à nos frères et sœurs somaliens leur entière dignité et une vie normale", avait de son côté affirmé le vice-président kényan, William Ruto, lors de la signature de l'accord à Nairobi. "Mon gouvernement, avec l'aide de la communauté internationale, mettra en place les conditions permettant un retour des réfugiés," avait, de son côté, assuré la ministre somalienne des Affaires étrangères, Fawzia Yusuf Adan. Le Kenya abrite, dans le plus grand complexe de camps de réfugiés du monde Dadaab, situé près de la frontière somalienne, plus de 400.000 Somaliens, qui, depuis 20 ans, ont fui des sécheresses récurrentes et un état de guerre civile permanent dans leur pays. Le recul militaire des insurgés somaliens "shebab", chassés de Mogadiscio en août 2011 par une force africaine, a créé un espoir de sortir la Somalie d'une guerre civile qui ensanglante le pays. Les Shebab contrôlent néanmoins encore de larges zones rurales dans le sud et le centre somaliens et continuent de représenter une menace pour la stabilité du pays.