La baisse des recettes pétrolières de l'Algérie, qui a atteint 12% durant le premier semestre 2013, est "inquiétante" et doit pousser le pays à diversifier davantage ses sources de revenus, a averti mardi à Alger le ministre des Finances, Karim Djoudi. "Il y a une inquiétude que personne ne peut nier (...) d'où la nécessité de continuer à créer la richesse (hors hydrocarbures, ndlr) et de l'emploi et veiller à ce que nos équilibres ne soient pas perturbés à moyen terme", a-t-il déclaré à l'issue de l'adoption du projet de loi de finances (PLF) pour 2014 par l'Assemblée populaire nationale (APN). La baisse de 12% des recettes d'hydrocarbures, à raison de 10% en volume et de 2% en valeur, la récession qui perdure en Europe, la faible croissance aux Etats-Unis et la baisse des projections de croissance dans les pays émergents, affectent déjà la balance des paiements du pays, a-t-il souligné en réponse à une question de l'APS sur les éventuelles répercussions de la baisse des revenus pétroliers sur les équilibres financiers du pays. Avec des importations en hausse de 14% durant le premier semestre de l'année, l'excédent commercial du pays a chuté de 50% sur la même période alors que l'excédent de la balance des paiements "sera en 2013 inférieur à celui enregistré en 2012", a-t-il anticipé. Sur la question des réserves de change de l'Algérie, qui avoisinent les 200 milliards de dollars actuellement, le ministre a réaffirmé que 6% des avoirs de l'Algérie en devises étrangères sont déposés auprès d'institutions financières, qu'elles soient commerciales, multinationales ou centrales, alors que le reste est placé en bons d'Etats, sans préciser, toutefois, le taux des placements globaux à l'étranger. A une question relative à la gestion du FRR (Fonds de régulation des recettes), il a rappelé que ce fonds n'était qu'un compte d'affectation spéciale soumis, comme les autres comptes, au contrôle annuel de l'IGF et de la cour des comptes, réfutant une nouvelle fois toute opacité dans sa gestion. Interrogé sur l'exclusivité de trois ans accordée au constructeur automobile français Renault sur le marché algérien en interdisant tout investissement similaire, M. Djoudi a précisé que cette clause concernait uniquement les deux partenaires, à savoir Renault et la SNVI, alors que "les autres investisseurs restaient libres de recourir à d'autres partenaires dans l'automobile". Le ministre a fait savoir, en outre, que les brigades d'investigation fiscale de la DGI (Direction générale des impôts) qui devaient entamer leurs enquêtes avant la fin de l'année en cours, devraient être opérationnelles début 2014. "Le texte régissant ces brigades se trouve au niveau du Secrétariat général du gouvernement", a-t-il encore ajouté. Les rallonges budgétaires annoncées par le Premier ministre pour la réalisation de programmes complémentaires dans certaines wilayas, "font partie des dépenses d'équipements inscrites dans les différents budgets de l'Etat", a-t-il assuré.