Une première expérience de théâtre puisée dans la mémoire collective et les légendes populaires de l'Ahaggar a été présentée lundi soir au campement de Tidessi (10 km de Tamanrasset) sous le titre "Taski, la plus belle fille du désert". Adaptée du conte éponyme, lauréat du concours des contes de la première édition du Festival international, Abalessa-Tin Hinan, des arts de l'Ahaggar (Fiataa), la pièce de théâtre convoque sur scène plusieurs composantes de la culture populaire matérielle et immatérielle de la région de l'Ahaggar. Cette pièce relate l'histoire de Taski, une belle jeune fille de l'Ahaggar, qui vit en symbiose avec son environnement, qui parle le langage de la nature et qui se retrouve forcée d'épouser un roi, subjugué par sa beauté. La mise en scène d'Ali Abdoun met en avant l'art rupestre de la région à l'aide d'ombres chinoises, tout en illustrant chaque moment fort de l'histoire avec des danses traditionnelles comme celle de la rencontre entre les jeunes filles et les jeunes hommes ou de la Takouba, une danse guerrière. Sans trop s'en inspirer, le metteur en scène a choisi de présenter la pièce sous forme de "Halqa" afin de se mieux accrocher le public, très peu familiarisé avec le 4e art en l'absence d'un théâtre régional de Tamanrasset dont le projet de réalisation attend depuis plusieurs années, mais qui semblait tout quelque peu réactif au spectacle. Cette démarche, première du genre à Tamanrasset a été montée avec des comédiens amateurs issus d'un atelier de formation du Fiataa qui se produisaient, pour la plupart, devant un public pour la première fois. Ses promoteurs visent à "encourager les comédiens (locaux) à s'inspirer de leurs propres légendes pour créer un genre et une tradition de théâtre propre à la région". Le metteur en scène de "Taski, la plus belle fille du désert" projette, pour sa part, de réadapter et retravailler la pièce pour pouvoir la présenter dans une salle de spectacle, avant d'envisager "éventuellement" "une petite tournée" dans la région, pour commencer.