La représentante de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, a appelé mercredi la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et l'Ouganda à prendre leurs "responsabilités" en démobilisant les enfants soldats de l'ex-rébellion congolaise M23. La "priorité" est de "sortir les enfants, les identifier là où ils sont", a indiqué la diplomate algérienne au cours d'une visioconférence de presse à Goma (Est de la RDC). "Ici en RDC, c'est la responsabilité de la RDC, en Ouganda, la responsabilité de l'Ouganda, au Rwanda, la responsabilité du Rwanda", a-t-elle souligné. "Chacun assume ses responsabilités pour que ces enfants qui ont subi l'injustice d'être privés de leur enfance reviennent dans leur famille, reviennent dans leurs écoles", a-t-elle poursuivi. En outre, Mme Zerrougui a regretté la forte présence d'enfants dans les nombreux groupes armés locaux ou étrangers, citant en exemple les milices hutu rwandaise Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et congolaise "Sheka", accusées de graves exactions contre les civils dans l'Est. Lors de la même conférence de presse, Barbara Bentein, représentante de l'Unicef en RDC, a expliqué qu'un processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) était en cours pour "tous ces enfants qui (...) viennent nombreux se mettre à l'abri des exactions dans les centres de transit et d'orientation de nos partenaires". Le Mouvement du 23 mars (M23) est né en mai 2012 au Nord-Kivu, province riche et instable de l'Est congolais. L'ONU a plusieurs fois accusé le Rwanda et l'Ouganda voisins - qui ont toujours démenti - de soutenir les rebelles. Ceux-ci ont déposé les armes le 5 novembre, défaits par l'armée et la brigade d'intervention de l'ONU.