La présidente de l'US-Western Sahara Foundation, Mme Suzanne Scholte, a adressé une lettre au président Barack Obama l'appelant à user de son influence sur le Maroc pour résoudre définitivement le conflit du Sahara occidental à travers un référendum d'autodétermination, tout en insistant sur la question des droits de l'homme. ''Lorsque vous rencontrerez le roi Mohamed VI, je vous prie de considérer que le moment est venu pour les Etats-Unis d'user de leur influence sur le Maroc pour mettre fin à ce conflit à travers un référendum promis depuis longtemps, tandis que la surveillance des droits de l'homme doit faire partie de ce processus'', a souligné Mme Scholte dans sa lettre en prévision de la rencontre entre le président Obama et le roi marocain vendredi à Washington. Selon elle, la seule autre option est d'appeler le Maroc ''à mettre fin à son occupation illégale du Sahara occidental afin que la paix, la stabilité et la prospérité économique puissent être apportées à la région''. Par ailleurs, Mme Scholte a sollicité le président Obama à engager d'autres efforts pour que les Etats-Unis présentent, encore une fois, un projet de résolution au Conseil de sécurité pour l'introduction d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au sein de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum (MINURSO). A ce propos, elle a rappelé au président américain une citation qu'il a lui-même prononcée lorsqu'il avait déclaré, une fois, que ''lorsque les Etats-Unis défendent les droits de l'homme, nous nous alignons avec les hommes et les femmes du monde entier qui luttent pour leur droit d'exprimer leurs opinions, de choisir leurs dirigeants et d'être traités avec dignité et respect". Dans ce sens, a-t-elle poursuivi, lorsque l'ex-ambassadrice américaine à l'ONU, Mme Susan Rice, avait élaboré, en avril dernier, le projet de résolution recommandant l'élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'homme, elle a non seulement montré l'attachement de M. Obama aux droits de l'homme, ''mais elle a aussi donné grand espoir aux Sahraouis dont le pays, le Sahara occidental, est occupé illégalement depuis près de quarante ans et qui attendent l'ONU, depuis plus de vingt ans, pour qu'elle donne suite au référendum promis depuis longtemps''. Connaissant de près le dossier sahraoui, Mme Scholte a rappelé dans sa lettre qu'en tant que présidente de la Fondation US-Western Sahara, elle s'était non seulement rendue dans la région mais qu'elle y avait également organisé des visites à un grand nombre d'Américains leur permettant de connaître la réalité de la situation. Dans cette optique, elle a soutenu que si l'amitié américano-marocaine de longue date est ''profondément appréciée'', les Etats-Unis doivent faire davantage pour ''amener le Maroc à arrêter les exactions contre les populations sahraouies au Sahara occidental occupé, qui sont victimes d'arrestations et de détentions arbitraires, des disparitions forcées, des tortures et de violences sexuelles et d'autres formes de violence, alors que tout ce qu'ils désirent c'est +le droit d'exprimer leur opinion+ dans un référendum que les Nations Unies ont promis d'organiser''. Mme Scholte a alors relevé que l'échec d'organiser un référendum a non seulement permis au Maroc de commettre des violations des droits de l'homme contre les Sahraouis, mais aussi ''d'exploiter et de voler les ressources naturelles du Sahara occidental et de pousser des centaines de milliers de Sahraouis à vivre dans des camps de réfugiés depuis près de quarante ans''. Dans sa lettre à Obama, elle n'a pas manqué de souligner que "l'autre victime de ce conflit est aussi le peuple marocain dont, notamment, le nombre considérable de jeunes qui souffrent de chômage, alors que les ressources financières qui devraient soutenir le développement économique au Maroc et lutter contre le chômage sont détournées vers l'armée marocaine pour occuper et exploiter le Sahara occidental''. Aussi, selon elle, ce conflit ''freine également le commerce et la croissance économique dans le Maghreb, affectant, ainsi, tout le monde dans la région''. Il est à souligner que cette lettre adressée au président Obama par la présidente de l'US-Western Sahara Foundation a été également transmise au secrétaire d'Etat américain, John Kerry, à la conseillère à la sécurité nationale du président américain, Mme Susan Rice, ainsi qu'à l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Mme Samantha Power.