Le chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI) en Algérie, Zeine Zeidane, a salué les progrès réalisé par les autorités algériennes en matière de consolidation de la position budgétaire du pays, appelant à poursuivre les efforts destinés à assurer la soutenabilité de la croissance. "Nous restons confiants que les autorités algériennes continuent à mener les politiques économiques qui permettent de consolider la croissance, de créer l'emploi et aussi de réduire les inégalités", a affirmé M. Zeidane lors d'un point de presse animé à l'issue de sa mission en Algérie dans le cadre des consultations annuelles au titre de l'article IV. "Il y a des progrès considérables réalisés sur les plans de la politique budgétaire et la politique monétaire", a-t-il noté, ajoutant, toutefois, que "de nouvelles vulnérabilités apparaissent" et représentent une menace pour la soutenabilité de la position externe de l'Algérie. Il s'agit notamment du déficit du compte courant qui poursuit son évolution et dont le traitement nécessite, entre autres, "le développement de l'aspect exportation des hydrocarbures, mais aussi diversifier les exportations". La hausse de la consommation énergétique interne combinée au fléchissement des importations de certains partenaires de l'Algérie ont pesé sur les exportations en hydrocarbures du pays, a-t-il dit, suggérant aux autorités de développer l'efficacité énergétique et de diversifier les sources d'énergie pour faire face à cette situation. A une question sur les crédits aux ménages, M. Zeidane s'est dit favorable au retour de ce créneau de financement dans l'optique de stimuler la demande interne, mais à condition de mettre en place un système d'information fiable pour éviter le surendettement des ménages et aussi développer le cadre macro prudentiel. "Je ne vois pas d'inquiétude particulière sur le fait que les crédits à la consommation peuvent porter un souci à la stabilité macroéconomique", a-t-il estimé. A propos de la possibilité de voir l'Algérie réintégrer le club des pays endettés, le représentants mauritanien de l'institution de Bretton Woods a exclu cette probabilité pour les court et moyen terme en raison de la position financière et budgétaire "très confortable" de l'Algérie. Mais sur le long terme, il est possible, selon lui, que le pays redevienne endetté. "Si l'Algérie maintient le même niveau de dépenses à long terme, les taux d'endettement pourraient d'atteindre 100% du PIB (produit intérieur brut)". Le représentant du FMI a, en outre, estimé que la monnaie algérienne est "légèrement surévaluée par rapport à sa valeur fondamentale" malgré la révision opérée récemment par la Banque d'Algérie. Ce constat a été établi sur la base d'une étude réalisée par les services du FMI, a-t-il expliqué.