Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a estimé lundi que la Conférence de paix pour la Syrie prévue le 22 janvier à Genève serait "l'occasion" de former un gouvernement de transition. "Nous soulignons depuis longtemps qu'il n'y a pas de solution militaire à la violence en Syrie, qui a pris plus de 100.000 vies et déplacé des millions" de personnes, indique dans un communiqué le chef de la diplomatie américaine. Cette Conférence est "la meilleure occasion (...) de former un gouvernement de transition d'un commun accord", ajoute-t-il. "Maintenant, afin de mettre fin au bain de sang et donner à la population syrienne la chance de satisfaire ses aspirations, depuis trop longtemps remises à plus tard, la Syrie a besoin de nouveaux dirigeants", affirme M. Kerry, actuellement en déplacement en Europe. "Pour contenir la menace grandissante de l'extrémisme et des combattants étrangers à l'intérieur de la Syrie, et assurer le respect de la souveraineté territoriale de la Syrie, nous ne pouvons pas reporter ce travail de constitution d'un gouvernement de transition", explique-t-il. "Etant donné que les pays étrangers ont une influence considérable sur les factions engagées dans la guerre en Syrie, elles ont aussi un rôle important à jouer", ajoute-t-il. "Même s'il reviendra au final à la population syrienne de former un nouveau gouvernement et mettre fin au conflit, les Etats-Unis et leurs partenaires peuvent les aider dans ce sens". Le secrétaire d'Etat affirme en outre que le régime de Bachar al-Assad "doit cesser d'utiliser la famine comme une arme de guerre et commencer immédiatement à permettre un meilleur accès humanitaire aux communautés assiégées". Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé lundi que la conférence dite de Genève-2 se réunirait le mercredi 22 janvier, "amenant à la table de négociation à la fois le gouvernement syrien et l'opposition pour la première fois depuis le début du conflit" en mars 2011. La liste des participants à cette Conférence de paix reste toutefois encore à établir, a indiqué lundi l'émissaire spécial de l'ONU et de la ligue arabe Lakhdar Brahimi. L'objectif de cette conférence est la mise en œuvre du plan du 30 juin 2012. Il avait été laborieusement adopté par les grandes puissances et les pays voisins de la Syrie lors d'une première conférence à Genève, sans participation syrienne, puis confirmé par la résolution 2118 du Conseil de sécurité en 2013. Mais il n'a jamais été mis en œuvre et il avait été jusqu'à maintenant impossible de trouver un accord pour Genève-2.