La wilaya de Tipasa est en passe de constituer un réservoir où se déverse le trop plein de la population de la capitale, si l'on se réfère aux centaines d'algérois qui, fuyant la pression démographique d'Alger, ont décidé ces dernières années de s'installer dans la région du Chenoua. Aussi, selon le wali, Mustapha Layadhi, ce rôle futur dévolu à cette cité côtière, située à quelque 70 km à l'ouest d'Alger, implique la projection de nouveaux programmes de développement, qui seront élaborés sur la base d'indices précis, notamment en matière de croissance démographique et des mouvements des populations de et vers cette wilaya de 640.000 âmes. Il a, en outre, observé que ce flux permanent de visiteurs et nouveaux résidents incite les autorités locales à une "révision permanente des infrastructures de base, des réseaux divers, et des établissements touristiques et sanitaire de la wilaya, afin de les dimensionner aux besoins exprimés". Parallèlement, les services de la wilaya s'attèlent, périodiquement, à la planification de nouveaux projets susceptibles d'assurer un bon séjour dans la région, tant pour les nouveaux résidents que pour les visiteurs conjoncturels. Avec un flux de 4 millions de visiteurs, l'été dernier, et quelque 300.000 véhicules immatriculés dans différentes wilayas, enregistrés chaque week-end, la wilaya fait figure d'une des meilleures destinations touristiques d'Algérie. Sa proximité de la capitale plaide, également, pour la candidature de cette wilaya, qui enregistre une croissance démographique de 10.000 habitants/an, pour "devenir une banlieue d'Alger", au même titre que Blida et Boumerdes. Des indices plaidant pour une extension de la capitale en direction de Tipasa. En effet, plusieurs indices plaident en faveur de cette option, dont notamment l'intensité du trafic caractérisant l'axe de l'autoroute Tipasa-Alger, avec ses échangeurs en direction de Douaouda, Bou Ismail, Fouka, Kolea, fréquentés quotidiennement par 24.000 véhicules. A cela s'ajoute la disponibilité de 22 zones d'extension touristique, et la réflexion, en cours, pour la réalisation de ports de plaisance au niveau des villes côtières, parallèlement aux projets de réaménagement des complexes touristiques "Tipasa -village", "La Corne d'or" et "Matarès", afin de diminuer la pression sur ceux de Sidi Fredj et de Zeralda. M. Layadhi a aussi fait part à l'APS de la réalisation, en cours, de près de 40.000 logements de différentes formules, ainsi que du barrage de "Der el Kef", à Damous, dont la concrétisation, à terme, renforcera celui de Boukerdane et permettra une alimentation en eau potable en H24 des habitants de la wilaya. Le pôle universitaire réalisé, récemment, à Koléa pour une enveloppe de 22 milliards DA, est l'autre atout sur lequel compte Tipasa pour prétendre devenir une extension de la capitale. Ce pôle universitaire profitera aux étudiants des Ecoles supérieures de commerce et de management, et des Instituts nationaux de commerce et de planification et statistiques d'Alger. D'autres projets pour la réalisation d'Ecoles supérieures de la magistrature et du tourisme, ainsi que d'une Ecole de l'administration pénitentiaire enregistrent des "taux d'avancement appréciables", selon la même source. Le wali a cité, dans la même optique, l'autoroute Alger-Cherchell, qui a largement contribué à diminuer la pression sur la RN 11, devenue désormais un circuit touristique. Tipasa : la sérénité retrouvée ou la quête d'un statut social Il n'est un secret pour personne que les "bouchons et les encombrements" de la capitale ont poussé nombre d'algérois à s'installer à Tipasa. C'est le cas de Mohamed. B, un employé de l'opérateur historique de la téléphonie "Mobilis", marié et père de deux enfants, qui s'est installé depuis huit (8 ans) à Tipasa. "Chaque jour à Alger est une lutte quotidienne pour arriver à l'heure au boulot, à cause des encombrements et bouchons interminables sur les routes", déplore-t-il à cet égard, estimant que les "routes d'Alger ne sont pas faites pour contenir le nombre impressionnant de véhicules y circulant". Il a affirmé avoir quitté Alger à cause de son "tumulte, ses tintamarres et ses encombrements", pour s'installer définitivement à Tipasa pour "son calme, la sérénité et la tranquillité ambiantes". "J'ai trouvé mon Eldorado, à 70 km d'Alger, que je peux rallier en une (1) heure, par l'autoroute", se plait-il à répéter. Mohamed Nadir S, un autre algérois qui a quitté la capitale pour les charmes de Tipasa, affirme, quant à lui, que cette ville lui a offert le statut professionnel et social dont il a toujours rêvé. "Après 10 années à Tipasa, ma famille habite aujourd'hui une villa, alors qu'on n'avait qu'un trois pièces à Bab El Oued", indique-t-il à l'APS. "Les coûts exorbitants des différentes prestations, la vie très chère et les prix excessifs de l'immobilier à Alger ont poussé bon nombre d'Algérois à quitter la capitale pour des villes beaucoup plus clémentes", estime Nadir.