L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de reconduire une nouvelle fois mercredi à Vienne le Libyen Abdellah El Badri au poste de secrétaire général de l'organisation à compter du 1er janvier 2014 et de maintenir le plafond de production à 30 millions de barils par jour. M. El-Badri a indiqué ne pas savoir s'il y avait toujours d'autres candidats pour le poste. "Je n'ai pas demandé une prolongation (...). Je remercie les ministres pour leur confiance", a-t-il simplement déclaré à la fin des travaux de la 164è réunion de l'Opep. Le Libyen a déjà enchaîné deux mandats de trois ans depuis le 1er janvier 2007 avant d'être reconduit pour une année supplémentaire en décembre dernier. Les membres de l'Opep devaient se mettre d'accord sur un nouveau secrétaire général, dont la nomination a été repoussée d'un an en décembre 2012 faute d'accord entre l'Arabie Saoudite, l'Iran et l'Irak, qui défendent chacun un candidat. Cependant, et contre toute attente, l'organisation a décidé d'étendre le mandat du libyen Abdallah El-Badri pour une autre année. Pourtant, mardi le ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Nouaïmi a indiqué qu'il y avait un consensus sur la nomination d'un nouveau secrétaire général en remplacement du Libyen Abdallah El-Badri. En reconduisant El Badri, l'organisation a enfreint ses statuts qui stipulent que le secrétaire général ne peut cumuler plus de deux mandats de trois ans chacun. Le secrétaire général de l'Opep a essentiellement une fonction de représentation, mais il est également chargé de préparer les réunions et de favoriser les rapprochements entre les vues souvent divergentes des Etats. L'Opep a également décidé de laisser inchangé son plafond de production à 30 mbj, malgré les défis d'une possible forte augmentation de l'offre provenant de l'Iran et la progression de la production du pétrole schiste aux Etats-Unis. "30 millions de barils par jour est la production totale approuvée par l'Opep pour 2014", a déclaré le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namadar Zanganeh à la sortie de la réunion. "Nous savons que la demande est bonne, que la croissance économique est bonne, que l'offre est bonne, pourquoi abaisser" le plafond de production ?, a déclaré de son côté le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi avant le début de la 164e réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. L'Organisation a opté pour un statu quo, très attendu, alors qu'elle risque d'être confrontée dés 2014 à de sérieux problèmes avec le retour progressive de l'Iran sur le marché et l'abondance de l'offre du pétrole de schiste aux Etats-Unis. Pour autant les ministres des pays membres de l'Organisation semblent ne pas être inquiétés par ces nouveaux défis. "Je ne sais pas pourquoi les gens sont préoccupés par l'Iran. J'espère que l'Iran reviendra (et) produira tout ce qu'il peut", a affirmé M. Nouaïmi. L'Iran pourrait retourner "immédiatement" à son niveau de production d'avant les sanctions de 4 mbj dès la levée complète des sanctions, a avancé mardi le ministre iranien du Pétrole. Atténuant les craintes sur une hausse de l'offre Opep avec le retour de l'Iran, Bijan Namadar Zanganeh a estimé que l'Organisation "savait gérer le retour sur le marché de ses membres après une interruption". Mais l'offre en pétrole Opep risque d'exploser en 2014 si la production de la Libye, altérée depuis l'été par diverses grèves et manifestations, revient à son niveau de 1,5 mbj en temps normal. L'Arabie Saoudite qui a joué le rôle de "banque centrale" du pétrole en augmentant ou réduisant sa production selon l'évolution de l'offre mondiale, acceptera-t-elle de trop réduire sa production pour faire place au pétrole libyen et iranien, s'interrogent des analystes.