Les deux nouveaux membres africains non permanents au Conseil de sécurité de l'ONU, (Nigeria et Tchad) ainsi que le Rwanda (membre non permanent) ont plaidé, dimanche à Alger, pour l'établissement d'un "dialogue cohérent" entre le groupe africain au Conseil de sécurité onusien et le conseil de paix sécurité de l'Union africaine (UA) pour défendre les intérêts de l'Afrique et lui permettre d'être "maîtresse de son destin". A cet effet, Godwin Ogama, représentant du ministre nigérian des Affaires étrangères a estimé que l'absence d'un dialogue cohérent entre les représentants du groupe africain au sein du Conseil de sécurité de l'ONU et leurs homologues du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, "constitue toujours un obstacle pour le processus de concrétisation des aspirations des peuples africains en matière de paix et de sécurité notamment". Intervenant à la rencontre de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, M. Ogama a rappelé que la rencontre d'Alger "permettra de mettre en place les mécanismes devant combler ce vide et jeter des passerelles entre ces deux institutions". Il a souligné qu'il "est urgent de travailler ensemble pour faire face aux différentes pressions imposées au continent africain au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en unifiant les vues sur les questions qui concernent l'Afrique notamment pour ce qui de la gestion des conflits". M. Ogama a souligné que cette incohérence a "affaibli la position de l'Afrique" rappelant dans ce sens la comparution de sept anciens chefs d'Etat africains devant la Cour de justice internationale (CIJ). De son côté, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamet, a souligné qu'''il est plus que jamais nécessaire, 50 ans après la création de l'UA, de parvenir à un accord unifié sur les questions qui concernent le continent". Il a affirmé la disposition de son pays de participer à la Force africaine en attente qui servira dans le maintien et la promotion de la paix. Pour sa part, Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda, membre depuis une année au Conseil de sécurité, a déploré "le blocage" du dialogue entre les pays africains soulignant que la défense par l'Afrique de ses propres intérêts "passe par l'adoption d'une position unifiée pour faire face aux pressions imposées par les grandes puissances au sein du Conseil de sécurité". "L'Afrique d'aujourd'hui doit être maîtresse de son destin", a-t-elle soutenu. Elle a souligné par ailleurs que la réforme des Nations unies s'impose aujourd'hui comme nécessité impérative. "Il est inconcevable que l'Afrique soit représentée par un nombre limité de pays qui ne jouissent pas du droit de veto au sein du Conseil de sécurité alors que 70% des questions examinées par cet organe onusien concernent l'Afrique". Elle a souhaité voir cette rencontre sanctionnée par l'adoption de recommandations "constructives et concrètes" en vue de promouvoir le dialogue entre les parties africaines et définir les prochaines étapes de la coopération.