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Centrafrique : début du désarmement des groupes armés à l'origine de violences meurtrières
Publié dans Algérie Presse Service le 09 - 12 - 2013

L'opération de désarmement des groupes armés en Centrafrique a commencé lundi dans le but de rétablir la sécurité dans ce pays en proie à des violences qui ont fait près de 400 morts et près de 480.000 en cinq jours.
Le désarmement en Centrafrique des groupes de miliciens par les soldats français déployés dans la capitale Bangui a débuté lundi matin et se passe "plutôt bien", a indiqué à Paris l'état-major des armées françaises.
"Nous savions que nous pouvions aller sur quelque chose de très dur, je crois qu'en face ils l'ont compris et que les choses se passent plutôt bien", a déclaré le porte-parole de l'état-major, le colonel Gilles Jaron.
"Sur certains points, les groupes armés ont décroché et sont rentrés dans leurs casernes, sur d'autres, ils ont déposé les armes", a-t-il souligné.
Dans ce contexte, des échanges de tirs entre militaires français et hommes armés ont eu lieu dans la matinée près de l'aéroport de la capitale, a souligné le porte-parole de l'état-major, le colonel Gilles Jaron.
L'état-major avait fait état dimanche d'une "tension" palpable entre soldats français et groupes armés dans les rues de Bangui, à la veille du début du désarmement.
Des soldats congolais, tchadiens et guinéens de la force africaine, la Misca, participent de façon autonome à ces opérations dans la capitale, a souligné le porte-parole. A Bossangoa, dans le nord-ouest, où les soldats français sont arrivés ce week-end, la présence d'éléments de la Misca avait permis depuis quelques jours de sécuriser la ville, a-t-il indiqué.
Evoquant le désarmement par les militaires français, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a souligné lundi la difficulté de la tâche en raison de la tactique des miliciens consistant à se fondre dans la population civile. "Ce n'est pas un travail facile (...).
La difficulté c'est que beaucoup d'ex-Séléka ont enlevé leur treillis et se sont mis en civil (...) et il est difficile de reconnaître les individus", a déclaré M. Fabius sur la radio France Inter, en référence à l'ancienne rébellion.
"On a expliqué aux uns et aux autres, à la radio et par différents médias disponibles, qu'il fallait ramener les armes, le président (Michel) Djotodia a dit la même chose, on va donc aller au contact et si ce n'est pas suffisamment efficace, la force sera employée", a dit M. Fabius.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé dimanche la fin de "la période d'impunité" pour les groupes armés qui terrorisent la population depuis plusieurs mois. "Tout le monde pose les armes", ou "on utilise la force pour les faire poser", avait-il insisté.
Après le vote ad hoc de l'ONU jeudi, la France a déployé 1.600 militaires en République centrafricaine, en proie au chaos depuis le renversement en mars du président François Bozizé.
Pour sa part, l'Union africaine a promis de porter à 6.000 les effectifs de sa force dans le pays, la Misca, qui compte déjà 2.500 hommes en Centrafrique.
Les violences ont fait 480.000 déplacés
Les violences en Centrafrique ont fait près de 480.000 déplacés dans le pays depuis le début de la crise, dont près de 50.000 à Bangui, selon le représentant de l'Unicef à Bangui, Souleymane Diabaté.
"Nous assistons en ce moment à des déplacements massifs de population composée majoritairement d'enfants, de femmes et de personnes vulnérables qui manquent de tout. Des déplacements qui se sont accentués après les dernières attaques à Bangui et à Bossangoa", a-t-il dit.
"Les besoins financiers, ont doublé pour ne pas dire triplé, passant de 12 millions de dollars US à 31 millions de dollars US, soit un trou à combler d'au moins 20 millions" de dollars, a-t-il affirmé.
Jeudi, des milices armées avaient lancé une vaste offensive dans plusieurs quartiers de Bangui, massacrant de nombreux civils et entraînant des représailles sanglantes des ex-rebelles Séléka (qui ont pris le pouvoir en mars) contre la population terrorisée.
En cinq jours, près de 400 personnes ont été tuées dans la capitale centrafricaine, selon un dernier bilan donné dimanche. Le président centrafricain Michel Djotodia a décrété un deuil national de trois jours à compter de dimanche.
Appels internationaux pour mettre fin aux violences
L'Union africaine (UA) s'est dit préoccupée par la récente escalade de violences en Centrafrique, soulignant la nécessité de restaurer l'ordre public et de protéger la population civile.
La présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, continue de suivre de près et avec la plus grande préoccupation l'évolution de la situation en République centrafricaine, indique un communiqué de l'UA.
Elle a réitéré la ferme condamnation de l'organisation panafricaine des abus et d'autres violations massives des droits de l'Homme qui continuent d'être commis contre la population civile, ajoute le texte.
La Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a appelé "toutes les parties concernées à assurer la protection et la sécurité des civils et à respecter leurs obligations au titre du droit international humanitaire et des droits de l'homme".
De leur côté, les Etats-Unis ont demandé au président centrafricain Michel Djotodia "d'utiliser son influence pour faire baisser les tensions inter-religieuses et protéger les civils" et "de s'assurer que les auteurs des récentes atrocités soient arrêtés".


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