Des participants à une conférence internationale ont plaidé mardi à Alger pour le "renforcement" de la représentativité féminine dans les Assemblées élues à travers le monde et la préservation des acquis enregistrés dans certains pays dans ce domaine. "Cette rencontre doit aboutir à des outils à même de permettre une avancée dans le domaine de la représentation des femmes dans les assemblées élues", a plaidé la coordinatrice résidente des Nations unies et représentante du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Algérie, Cristina Amaral, à l'ouverture des travaux de la conférence internationale sur "La participation effective et durable des femmes dans les Assemblées élues". "Nous devons nous demander si tous les efforts ont été consentis dans ce sens et si nous avons pris la responsabilité de reconnaître que la femme est la chaîne manquante de tout développement", a-t-elle poursuivi. Défendant une présence féminine "effective" en la matière et non pas comme une "simple formalité", l'intervenante a déploré que "beaucoup reste à faire" dans certains pays en raison du peu d'espace concédé à la gente féminine, comme en témoigne entre autres, a-t-elle argué, la rareté d'une candidate à la tête d'une liste électorale. La représentante des Nations unies a ainsi estimé "nécessaire" de revoir les systèmes électoraux qui pénalisent la gente féminine et rappelé le taux fixé par la Plate-forme de Beijing (Chine), à savoir 30 % de présence féminine dans les Assemblées élues, comme étant un "objectif" à ne pas omettre et qu'il est "possible" d'atteindre. Elle a averti, en outre, sur les "risques" de "revenir en arrière" en perdant les acquis arrachés de haute lutte par les femmes, lesquels acquis devraient, à ses yeux, s'inscrire dans la "durabilité". Sameera Al-Tuwaijri, directrice régional de l'ONU-Femmes pour les Etats arabes, déplore, de son côté, que des "traditions sociales et culturelles" bien enracinées dans le monde arabe "empêchent encore" l'émancipation de celles qui représentent la moitié de ces sociétés. Elle a appelé, par conséquent, les faiseurs d'opinions et les décideurs à remédier à cette situation en aidant les femmes à "s'organiser" dans les pays où la société civile est peu représentée. Qualifiant cette rencontre d'"importante" pour les missions de l'organisme qu'elle représente, la directrice adjointe de l'ONU et directrice régional pour les Etats arabes au Pnud, Sima Bahouth, a observé que de nombreux pays arabes connaissent présentement des "réformes et des transitions" au cours desquelles ils élaborent de "nouvelles" Constitutions et autres textes de lois qui consacrent une "meilleure participation" des franges de la société, dont les femmes, dans la vie politique. L'intervenante a plaidé, à son tour, pour que la consécration de la parité hommes-femmes en politique soit "réelle" dans la perspective de l'émancipation de ces dernières. Cette question devant être considérée comme un "besoin fondamental" qui s'inscrit dans les valeurs de la "démocratie" et de la "justice". Pour y parvenir, a-t-elle suggéré, il y a lieu de "sonder et d'analyser le rôle et l'influence" des femmes élues dans les pays ayant enregistré une avancée en la matière afin de s'en inspirer au profit d'autres Etats, tout en relevant l'''intérêt" de processus électoraux "justes" à l'égard des femmes.