Athènes et Ankara ont appelé vendredi à la reprise du dialogue pour trouver une solution à la division de l'île de Chypre à travers la rédaction d'un texte commun aux deux communautés listant les questions litigieuses en suspens. "La Grèce soutient les initiatives du président chypriote Nicos Anastasiades pour l'élaboration de nouvelles mesures de confiance entre les deux communautés" et "est prête à contribuer à la recherche d'une solution", a déclaré le ministre grec des Affaires étrangères Evangelos Vénizélos lors d'une conférence de presse. A ses côtés, son homologue turc Ahmet Davutoglu en visite à Athènes, a dit que "la Turquie comme la partie turco-chypriote essaient de faire avancer la rédaction d'un texte conjoint" et qu'"il faut maintenant voir la volonté de toutes les parties" aller dans ce sens, dans une allusion aux gréco-chypriotes. Ce "texte conjoint", selon M. Vénizelos, devrait détailler "le cadre" des discussions, c'est-à-dire les questions en suspens, ce qui accélérera "la procédure des pourparlers". Il était prévu que les discussions entre les deux communautés, suspendues depuis mi-2012, reprennent en novembre mais les parties n'ont pas réussi à s'entendre sur les modalités de nouvelles négociations. M. Venizelos a souligné que "tout accord sur une éventuelle solution devra toutefois être approuvé par le peuple chypriote via un referendum" et être conforme "aux résolutions des Nations Unies sur un Etat fédéral, bicommunautaire". "Chypre doit rester un seul Etat", a insisté M. Davutoglu. Le ministre turc a déploré "le temps perdu pour trouver une solution ces dix dernières années", depuis le referendum de 2004 au cours duquel les chypriotes grecs ont rejeté un plan de réunification de l'île piloté par l'ONU et approuvé par les Chypriotes turcs. Jeudi un responsable turc à Ankara a assuré que la reprise des négociations semblait "imminente" et que le communiqué conjoint serait bientôt finalisé, une fois qu'il aura été avalisé par la partie chypriote grecque. L'île de la Méditerranée est coupée en deux depuis 1974 après l'intervention de l'armée turque, à la suite d'un coup d'Etat fomenté par des nationalistes chypriotes grecs qui souhaitaient rattacher l'île à la Grèce. Depuis, le tiers nord de l'île est dirigé par un gouvernement reconnu par la seule Turquie.