Le Conseil de sécurité a exprimé, mercredi, sa ''forte préoccupation'' par les graves menaces que font peser le trafic de drogue et la criminalité transnationale organisée sur la paix internationale et la stabilité en Afrique de l'Ouest et dans la région du Sahel, en insistant particulièrement sur l'urgence de la sécurisation des frontières contre ces fléaux. Lors de sa réunion consacrée à la lutte contre le trafic de drogue dans cette région, en présence notamment du Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M.áYuri Fedotov, et du Représentant spécial des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, M. Saïd Djinnit, le Conseil de sécurité a affirmé que le trafic de drogue et les autres formes de criminalité transnationale remettaient en cause l'autorité des Etats, leur sécurité et leur stabilité, la bonne gouvernance, le développement économique et social, ainsi que l'Etat de droit dans cette région de l'Afrique. Il s'est également dit ''très inquiet de la proximité de plus en plus étroite'' entre le trafic de drogues et d'autres formes de criminalité transnationale organisée dans la région, notamment le trafic d'armes et d'êtres humains, et le terrorisme, ainsi que de la violence croissante résultant des activités des organisations criminelles qui se livrent au trafic de drogues. Renforcement de la gestion des frontières contre le trafic de drogue Tout en réaffirmant que la sécurisation des frontières relève de la prérogative souveraine des pays, l'organe de décision de l'ONU a appelé les Etats de l'Afrique de l'Ouest et de la région du Sahel à ''renforcer la gestion de leurs frontières'' de manière à juguler les menaces transnationales, comme le trafic de drogues. Lors de cette séance de travail, le Directeur de l'ONUDC, M. Fedotov, a considéré que la problématique de la criminalité transnationale organisée dans cette région de l'Afrique doit être discutée de manière approfondie dans le cadre de l'élaboration du programme de développement des Nations Unies pour l'après-2015, qui prendra le relais du programme des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Pour sa part, M. Djinnit a affirmé que le défi que représente le trafic de drogue fait l'objet du second pilier de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel. Le diplomate algérien a également relevé que les pays de la région ne pouvaient pas supporter seuls le fardeau politique et financier de la lutte contre les organisations criminelles. A ce propos, il a fait savoir que ces organisations sont parfois dotées de moyens plus importants que ceux dont disposent les institutions nationales qui sont chargées de les combattre. C'est pourquoi il a plaidé pour une meilleure coopération internationale et a appelé les donateurs à appuyer les efforts de ces pays. Appel à la sanction des paiements de rançons contre otages Intervenant lors de cette réunion, le représentant britannique a encore rappelé que son pays s'oppose au paiement de rançons en cas d'enlèvements. Faisant remarquer que ces rançons ''profitent à des organisations criminelles'', le délégué du Royaume-Uni a émis l'espoir que le Conseil de sécurité se penche rapidement sur le projet de résolution sanctionnant le paiement de rançons en cas d'enlèvements. Quant au représentant de la Russie, il a noté que les trafiquants de la région de l'Afrique de l'Ouest et, en particulier du Sahel, sont de plus en plus les complices des terroristes, grâce notamment aux armes qui transitent depuis la Libye. Pour sa part, le représentant de l'Union africaine, M. Téte Antonio, a indiqué que l'UA était en train d'élaborer des mesures visant à appuyer ses Etats membres dans leur lutte contre le trafic de drogues, y compris en Afrique de l'Ouest et dans le Sahel. La Commission de l'Union africaine, a-t-il précisé, a développé un plan d'action 2013-2017 qui propose une stratégie visant, notamment, à lutter contre l'offre et la demande de drogues en ciblant les sources et les destinations de ces produits illicites.