Des efforts soutenus et urgents à l'échelle nationale et internationale sont nécessaires pour éviter un désastre en République centrafricaine (RCA), a déclaré vendredi la Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme, Navi Pillay. "La situation en Centrafrique reste extrêmement volatile, avec des violences continuelles, de l'intimidation et une absence de gouvernance", a déploré Mme Pillay. La Haute-Commissaire a averti que "l'implication présumée d'éléments originaires de pays voisins augmente le risque d'une crise qui pourrait devenir dangereuse et difficile à contrôler si rien n'est fait". Un groupe d'experts onusiens des droits de l'homme a exhorté jeudi toutes les parties en Centrafrique à prononcer une trêve immédiate et inconditionnelle à la violence et à mettre fin aux attaques contre des civils. Selon les experts, des violences "choquantes" sont actuellement perpétrées en RCA et menacent de provoquer un "conflit interconfessionnel à grande échelle entre chrétiens et musulmans". "Ces développements sont extrêmement inquiétants et devraient sonner l'alarme partout dans le monde pour que des efforts durables et urgents soient entrepris afin d'empêcher la République centrafricaine de plonger dans un désastre", a encore déclaré Mme Pillay, mettant en garde que "les différences religieuses étaient manipulées par des dirigeants politiques, avec des conséquences mortelles". Elle a également exhorté toutes les parties à se rassembler pour résoudre la situation du pays par le dialogue. Depuis quelques mois, la RCA, engagée dans une délicate transition politique sur fond de crise humanitaire aigue, est de nouveau secouée par des affrontements armés, cette fois-ci entre des éléments de l'ex-Séléka et des miliciens anti-balaka.