La production nationale du lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) est "largement suffisante", a affirmé lundi à Alger le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, appelant les transformateurs à "faire preuve d'honnêteté" dans l'utilisation de la poudre de lait subventionnée par l'Etat. "Je tiens à rassurer les consommateurs que la production du lait est largement suffisante et je profite de cette occasion pour appeler les producteurs à faire preuve d'honnêteté dans l'utilisation de la poudre subventionnée", a-t-il déclaré lors d'une visite au siège et entrepôt de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). "Les pouvoirs publics se sont engagés à assurer l'approvisionnement en matière première, mais les transformateurs doivent utiliser cette matière à bon escient", a-t-il ajouté. Outre la hausse de la matière première, le ministre a évoqué aussi un éventuel détournement de la poudre de lait par certains transformateurs qui auraient utilisé ce produit subventionné par l'Etat pour la production des dérivés de lait. "Bien que beaucoup de producteurs sont sérieux, néanmoins certains sont récalcitrants et des mesures seront prises à leur encontre", a-t-il averti. Pour produire du LPC au prix administré de 25 DA/litre, l'Etat a mis en place un dispositif de soutien auquel sont liées 116 laiteries publiques et privées. Ces dernières sont approvisionnées en poudre de lait par l'ONIL à des prix inférieurs à ceux du marché international pour produire du LPC uniquement. L'Etat offre aussi une prime pour les transformateurs qui intègrent du lait cru dans ce produit. La distribution de ce produit de large consommation connaît depuis quelques semaines une perturbation que les professionnels de la filière lait attribuent à plusieurs facteurs dont la hausse des prix de la poudre sur le marché mondial et aux dysfonctionnements dans le réseau de distribution. La perturbation concerne uniquement Alger Pour le ministre, cette perturbation concerne uniquement la wilaya d'Alger. "Dans les autres wilayas nous n'avons pas constaté de perturbation dans la production ou la distribution de ce produit", a-t-il indiqué. Il estime qu'"une coordination entre l'ONIL et les laiteries permettrait de résoudre le problème rapidement". Le ministère du Commerce a ouvert mercredi dernier une enquête pour déterminer les "vraies" raisons à l'origine de la perturbation dans la distribution du lait en sachet. Le stock actuel de la poudre de lait est estimé à plus de 114.000 tonnes et des quantités arrivent au fur et à mesure pour répondre aux besoins du marché national. L'Algérie produit actuellement environ 3,5 milliards de litres de lait cru par an et en importe l'équivalent de 1,5 à 2 milliards de litres, alors que la consommation est estimée à plus de 5 milliards de litres/an, selon les chiffres fournis par M. Nouri. Interrogé sur la déclaration du Premier ministre concernant le remplacement de l'emballage en plastique utilisé dans le LPC par le tétra pack, le ministre a fait savoir qu'il faut d'abord procéder à l'acquisition des équipements pour produire cet emballage, soulignant que l'Etat devrait prendre en charge le surcoût qu'entraînerait l'utilisation du nouveau conditionnement. Par ailleurs, M. Nouri s'est rendu à la laiterie publique, filiale du groupe Giplait de Birkhadem où il a affiché son mécontentement du manque d'hygiène et de l'insalubrité des lieux. A la sortie de cette usine vétuste construite dans les années 1950, le ministre a exigé des responsables de cette laiterie un "plan d'investissement et de rénovation immédiat". Située en plein centre urbain, cette laiterie produit entre 700 et 800 millions de litres équivalent en lait tout type de produits dont 550 millions de litres LPC, soit 60% des besoins de la capitale.