Le pacte économique et social de croissance, dont les principales dispositions ont été présentées dimanche à Alger, doit bénéficier d'un mécanisme de suivi pour évaluer l'état de sa réalisation, a indiqué le ministre du Développement industriel et de la promotion de l'investissement, Amara Benyounès. Le ministre qui a présenté lors de la tripartite (gouvernement, patronat-UGTA) les résultats du groupe de travail sur ce pacte, a précisé que le document "contient aussi une partie consacrée à son suivi et à sa mise en œuvre". Le mécanisme de suivi se décline en une évaluation tripartite entre le gouvernement, les organisations patronales et l'UGTA et une "mise en place d'un comité national de suivi devant établir au moins un rapport annuel", a-t-il dit. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a affirmé, à ce propos, que le point essentiel était le suivi, ajoutant qu'il faudrait "faire davantage. On peut en faire un acte notarié pour établir un bilan deux fois par année". M. Benyounes a ajouté que le groupe de travail a entamé son activité pour répondre à la recommandation de la dernière tripartite visant à dynamiser l'économie nationale. Les principaux axes de travail résident dans le fait que "le pacte doit être adossé au précédent pacte de 2006 en tenant compte des enjeux actuels" avec un accent particulier sur "la nécessité de mettre en place un suivi du pacte par les parties signataires", a ajouté M. Benyounès. Le pacte est basé sur la volonté du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de promouvoir la concertation afin d'atteindre l'épanouissement économique, affirme le ministre qui ajoute qu'il s'agit aussi de prendre en charge les engagements internationaux de l'Algérie et à l'instauration d'un nouveau régime de croissance. Les objectifs du pacte concernent l'accélération des réformes économiques et le développement des systèmes sociaux comme celui de la santé et l'encouragement de l'accès au travail ainsi que la consolidation du partenariat et la mise à niveau des entreprises, a expliqué le ministre. L'instauration d'un climat d'affaires sain et les objectifs de faciliter l'acte d'investir et de réduire le poids de l'informel figurent aussi parmi les objectifs du pacte. Les engagements à la charge des signataires déclinent d'abord les obligations des pouvoirs publics qui doivent renforcer le système national d'information, diligenter la réforme des secteurs financier, agricole et industriel tout en améliorant les conditions de travail et le pouvoir d'achat. Pour ce qui est de l'UGTA, son engagement l'a conduit à contribuer à un climat économique et social favorable et à mobiliser les travailleurs en faveur de la compétitivité de la production nationale et de la stabilité sociale. De leur côté, les employeurs se mobiliseront, selon le document, pour une économie de production en respectant la législation et en préservant la santé au travail tout en contribuant dans la lutte contre le chômage. Le patronat est aussi appelé à la mise en adéquation de la formation avec le marché de travail et à l'amélioration de la qualité des produits et à la mobilisation des capacités de production et la valorisation des ressources locales. Les engagements devront être déclinés en plans d'actions. Le préambule du pacte est consacré à la situation économique de l'Algérie, affirme le ministre du Développement industriel qui évoque aussi l'institutionnalisation des cadres d'échanges et la nécessité de considérer les entreprises comme éléments du développement économique. M. Benyounès s'est engagé à créer un environnement économique capable de garantir une concurrence saine et loyale. Par ailleurs, d'autres dispositions pratiques sont contenues dans le document. Ainsi, la durée du pacte est de cinq ans avec possibilité de le reconduire.