Le document définitif du pacte national économique et social de croissance sera remis aujourd'hui au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé, hier, à Alger, le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès. C'est à l'issue de la réunion du groupe de travail de la 15e tripartite que M. Benyounès a fait cette annonce en ajoutant que les remarques du SG de l'UGTA et celles du patronat seront intégrées dans le document initial. Le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a demandé d'ajouter à l'intitulé de ce document les mots « national » et « croissance » pour devenir ainsi « Pacte national économique et social de croissance ». Lors de cette rencontre, les différentes organisations patronales sont intervenues pour revenir sur certains principes. M. Benyounès : « Ce pacte n'est pas le Coran » A ce propos, il a déclaré que « certaines choses sont des remises en cause des concertations fondamentales sur ce pacte ». Sentence : « Ceux qui sont d'accord sur le document signeront et ceux qui ne le sont pas ne le signeront pas. C'est ça la démocratie ». « Le pacte comme un cadre de concertation », a fait savoir M. Benyounès, et d'ajouter : « Un bilan sans complaisance sera fait une fois par an par un rapport ». « Ce pacte n'est pas le Coran », a lancé le ministre à l'assistance. A cet effet, « des réunions d'évaluation auront lieu tous les deux ou trois mois pour apporter des changements ou des précisions », a-t-il indiqué, relevant que ce document est un compromis entre les différentes parties (gouvernement, patronat et UGTA). Le ministre a, toutefois, confirmé « la relation de confiance rétablie » entre les différentes parties. Pour le coordinateur de ce groupe de travail, Mohamed Bacha, l'essentiel est que « les outils d'évaluation et de suivi sont inscrits dans le document ». Ces outils « seront les moteurs de la croissance et obligeront les acteurs économiques à respecter leurs engagements ». Les appréhensions du patronat Le Forum des chefs d'entreprise (FCE), par la voix de son président, Réda Hamiani, a relevé des ambiguïtés dans le document. Il s'est interrogé sur plusieurs points du pacte notamment sur la « vision stratégique » énoncée sans y être précisée ou encore sur « la protection de notre industrie et sa compatibilité avec l'adhésion de l'Algérie à l'OMC » et sur « la régulation publique lorsque le tissu de PME-PMI est trop faible ». Le président du FCE a suggéré aussi de « permettre une offre foncière au privé en plus de celle de l'Aniref (Agence nationale d'intermédiation et de régulation du foncier) détentrice de 10.000 hectares seulement. Pour Abdelouahab Rahim, président de la Coordination patronale algérienne (CPA), « le gros problème n'est pas dans le document mais comment le prendre en charge ». Un autre membre de son organisation a exposé la participation des représentations diplomatiques dans la croissance économique. Mohand-Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), a considéré qu'« il est trop tôt de parler de croissance en l'absence des fondamentaux » et « du bilan du premier pacte économique et social de 2006 ». Les autres représentants des organisations patronales dont l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep), la Cipa (Confédération des industriels et des producteurs algériens) et Seve (patronat féminin) étaient satisfaits du document en attendant son application.