Les nouvelles autorités par intérim à Kiev, ont annoncé mercredi, la dissolution des forces spéciales anti-émeute Berkout, alors que l'opposition cherche à trouver un consensus pour former un nouveau gouvernement de transition, appelé à prendre les rênes du pays d'ici à l'élection présidentielle prévue le 25 mai. Le ministre ukrainien de l'Intérieur par intérim, Arsen Avakov, a écrit sur sa page Facebook que "les forces spéciales anti-émeute Berkout, particulièrement haïes et redoutées des manifestants en Ukraine, ont été dissoutes". "Les Berkout n'existent plus", a ajouté le ministre. Les nouvelles autorités ukrainiennes, mises en place après la destitution du président Viktor Ianoukovitch, affirment que les Berkout (aigle royal en ukrainien) ont été le fer de lance de la répression contre les opposants en Ukraine, et ils ont été filmés par des médias en train de tirer à balles réelles, y compris au fusil à lunette, sur la foule. Le bilan des violences de la semaine dernière à Kiev est de 82 morts, dont une quinzaine de policiers. Ukraine, toujours sans gouvernement de transition La nomination du nouveau gouvernement d'union nationale, initialement annoncée pour mardi, les députés l'avaient repoussé à jeudi, finalement sera dévoilée mercredi soir sur le Maïdan, la place centrale de Kiev occupée par les manifestants. Signe de difficulté à faire s'entendre toutes les forces de l'opposition pour former un nouveau gouvernement le président par intérim, Olexandre Tourtchinov a averti que le temps presse. "Il faut que la décision soit prise jeudi. On ne peut pas attendre plus longtemps", a-t-il dit. Les noms les plus fréquemment cités pour le poste de Premier ministre sont ceux du banquier et dirigeant de la contestation Arseni Iatseniouk, de l'oligarque d'opposition Petro Porochenko, et de l'ancienne chef du gouvernement Ioulia Timochenko. Cette dernière a toutefois déjà indiqué qu'elle ne briguait pas le poste et s'apprêtait à aller se faire soigner en Allemagne. Vitali Klitschko, le champion du monde de boxe devenu l'un des leaders de l'opposition, a pour sa part annoncé sa candidature à l'élection présidentielle du 25 mai prochain. Tensions entre l'Occident et la Russie Moscou, qui a contesté la légitimité et les "méthodes dictatoriales" des nouvelles autorités ukrainiennes, qui se sont tournées vers l'Occident pour une aide financière d'urgence estimée à 35 milliards de dollars en 2014-2015. Tout en se déclarant opposé à la tenue d'une élection présidentielle anticipée le 25 mai, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé que Moscou souhaitait "que l'Ukraine fasse partie de la famille européenne, dans tous les sens du mot". Quant au chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a estimé que "tout le monde doit essayer d'aider l'Ukraine à s'en sortir" et demande à "ne pas opposer d'un côté la Russie et de l'autre l'Union européenne". Pour sa part, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, a promis que son gouvernement "voulait travailler avec la Russie, avec d'autres pays, avec tous ceux qui sont disponibles pour faire en sorte que (la situation) s'apaise". Une réunion de la "Commission Otan-Ukraine", qui régit le partenariat entre l'Alliance atlantique et l'ex-république soviétique, aura lieu jeudi matin, au second jour de la réunion des ministres de la Défense de l'Otan au siège de l'alliance à Bruxelles, pour discuter de la situation politique en Ukraine et de l'avenir du partenariat entre les deux parties.