Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) a estimé vendredi que la situation s'est améliorée récemment dans certaines parties de la République centrafricaine mais a exprimé son inquiétude concernant la ville de Boda, à 190 kilomètres à l'ouest de la capitale Bangui. Selon une équipe de cinq observateurs des droits de l'homme déployés par le HCDH au début de la semaine, un grand nombre de civils chrétiens et musulmans à Boda et dans les villages environnants ont énormément souffert des récents combats et de la détérioration des conditions de vie, a indiqué le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point de presse. Boda est actuellement divisée entre une zone musulmane et une zone non-musulmane, alors qu'environ 11.000 civils musulmans sont bloqués dans quatre quartiers et sont menacés par de nouvelles attaques par des éléments anti-Balaka. Une zone tampon sous le contrôle de forces françaises sépare les deux communautés. ''Nous avons fait part de notre préoccupation concernant le danger réel d'une nouvelle explosion de violence à Boda auprès des forces internationales présentes dans le pays'', a dit M. Colville, ajoutant que cela rendait d'autant plus nécessaire le déploiement d'une mission de maintien de la paix des Nations unies comptant 12.000 casques bleus. De son côté, la secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a de nouveau insisté vendredi, lors d'une conférence de presse, sur la nécessité de déployer davantage de soldats de la paix en République centrafricaine pour restaurer la sécurité et la stabilité. Selon elle, ''la sécurité est la clé et nous sommes confrontés à des contraintes pour mener nos opérations sur le terrain en raison du manque d'institutions''.