, tel est le défi posé aux pouvoirs publics dans un contexte de crise économique mondiale, conjugué à l'émergence d'une forte demande sociale. La perpétuation d'un modèle se voulant de justice sociale que l'Algérie a tenté de concrétiser à travers une solidarité nationale ayant visé une réduction des disparités, a amené les pouvoirs publics, ces dernières années, à mobiliser d'importantes ressources pour satisfaire les besoins sociaux et collectifs. Pour adapter la dynamique économique à celle de la demande sociale afin d'impacter le développement humain, l'Algérie, indique le programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) dans ses deux derniers rapports, a développé des politiques publiques qui ont réalisé des avancées significatives en matière de santé, d'éducation, d'habitat et de lutte contre le chômage, notamment même si pour des experts du conseil économique et social (Cnes) d'autres efforts sont encore nécessaires pour satisfaire une demande de plus en plus croissante qui s'exprime également en qualité. La démarche initiée par les pouvoirs publics a permis une amélioration des indicateurs, liés aux services publics de base qui s'est traduite par une augmentation, ces dernières années, de l'indice du développement humain (IDH), ce qui a valu à l'Algérie de se classer à la 93éme place sur les 187, se positionnant ainsi parmi "les pays ayant un développement humain élevé", rapporte le Pnud dans son rapport de 2013. En termes chiffrés, cela donne, à titre d'exemple, 0,713 en 2012 contre 0,625 en 2000. Il sied de noter que l'indice IDH, compris entre 0 et 1, est calculé à l'aune des performances réalisées en matière de santé/longévité, mesuré par l'espérance de vie à la naissance, de l'éducation (scolarisation) et du niveau de vie. Pour atteindre ces performances, les pouvoirs publics ont levé d'importants fonds dans les trois plans de développement. Il s'agit du plan de soutien à la relance économique (2001-2004), du plan de soutien à la croissance (2005-2009) et du plan quinquennal de développement (2010-2014) qui a vu près de 40% du budget du fonctionnement de l'Etat, consacrés au développement humain soit 10.122 milliards de DA, selon des indications fournies par le gouvernement. A mesurer les variables, il est, donc, aisé de remarquer que bon nombre d'indicateurs de calcul des niveaux du bien être économique et social ont fait un bond en avant. Qu'il s'agisse de santé, avec un rallongement de l'espérance de vie à 76,4 ans en 2013, d'éducation où le taux de scolarisation avoisine les 100%, d'accès à l'eau potable (95%), ou de raccordement à l'électricité avec 99%, les politiques publiques ont enregistré des résultats probants, selon des chiffres rendus publics par les services du chef du gouvernement. Adosser à la dynamique économique son versant social La stratégie nationale, pensée par les pouvoirs publics a visé à renforcer le lien social par la lutte contre la pauvreté, l'exclusion et les iniquités. Cela a consisté à inscrire les politiques sociales au registre des urgences nationales. Les processus de développement économique, entrepris par les autorités ont été ainsi, dans leur ensemble, fortement émaillés de politiques sociales. Pour le président du Conseil économique et social (Cnes), Mohamed Seghir Babes, les autorités n'ont pas eu trop de peine à concilier impératifs économiques et dimensions sociales "grâce aux importantes allocations financières", destinées à réduire les inégalités par la mise en oeuvre de dispositifs de protection sociale. La démarche qui a consisté à booster le développement humain tendait en priorité à protéger les catégories les plus vulnérables, selon les autorités. La mise en mouvement de transferts sociaux, rationalisés et ciblés en faveur de cette couche, a eu pour résultat une réduction des disparités sociales et de meilleures performances économiques, font remarquer des consultants du Cnes. La promotion , par l'Etat, d'une méthodologie faite de dialogue et de concertation avec les acteurs concernés par les problématiques économiques et sociales (syndicat et patronat) à travers le tripartisme notamment, a permis une meilleure prise en charge des dimensions humaine et sociale des réformes économiques, s'accordent à souligner les partenaires sociaux. Ce cadre de concertation s'est enrichi, au cours de la dernière tripartite, par le pacte économique et social, appelé à cimenter davantage la cohésion sociale, estiment des participants. Il reste cependant que pour mieux impacter le développement humain et, conséquemment, améliorer les conditions de vie des citoyens, des efforts sont encore à consentir particulièrement au niveau de la qualité des services publics de base, considèrent des experts du Cnes. Pour ces derniers, il est tout aussi important d'investir, en qualité, dans le capital humain pour affiner le mode de gouvernance à l'effet de manager un modèle permettant le partage équitable de la valeur.