La Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a exprimé sa ''totale déception'' du refus du Congrès américain d'adopter la mesure nécessaire qui devait permettre aux Etats-Unis de ratifier les réformes relatives aux quotes-parts et à la gouvernanceádu FMI. ''J'éprouve une totale déception en apprenant que le Congrès des Etats-Unis n'ait pas adopté les mesures législatives nécessaires pour permettre la mise en application, sans plus de retard, de ces importantes réformes'', a-t-elle souligné dans un communiqué. Ces réformes, a-t-elle expliqué, devaient permettre de renforcer la capacité du FMI à répondre aux besoins de ses pays membres et de contribuer à rendre sa gouvernance plus représentative du dynamisme de ces pays notamment les pays émergents et les pays en développement. Faute d'une ratification par les Etats-Unis, qui à eux seuls détiennent 25% des voix au FMI et qui sont les seuls à y disposer d'un droit de veto, les réformes de 2010 relatives aux quotes-parts et à la gouvernance ne peuvent pas entrer en vigueur. A rappeler que le Conseil d'administration du FMI avait approuvé en 2010 des propositions qui devraient conduire à une vaste réforme des quotes-parts et de la gouvernance du FMI, et renforceraient la légitimité et l'efficacité du FMI. Cet accord historique devrait constituer la réforme la plus fondamentale de la gouvernance du FMI depuis sa création en 1944 et du plus grand transfert d'influence jamais opéré en faveur des pays émergents et des pays en développement en reconnaissance de leur rôle croissant dans l'économie mondiale. Dans le cadre de ces réformes, le Conseil d'administration avait proposé d'achever la 14ème révision générale des quotes-parts en les doublant pour les porter à environ 476,8 milliards de DTS (environ 755,7 milliards de dollars), et de procéder à une redistribution majeure des quotes-parts relatives entre les pays membres. Il en résultera un transfert de plus de 6á% des quotes-parts au profit des pays émergents et des pays en développement dynamiques et de plus de 6 % des pays surreprésentés vers les pays sous-représentés, tout en protégeant les quotes-parts relatives des pays membres les plus pauvres et le nombre de voix qui leur est attribué. Le Conseil d'administration du FMI avait alors recommandé l'ensemble de ces réformes au Conseil des gouverneurs, qui représente les 187 pays membres et doit approuver les augmentations de quotes-parts et un amendement des Statuts tendant à éliminer la catégorie des administrateurs nommés. Après avoir été approuvées par le Conseil des gouverneurs, ces propositions doivent être acceptées par les pays membres, ce qui, dans bon nombre de cas, implique l'approbation de leurs parlements respectifs. A rappeler que le Comité monétaire et financier international du FMI (CMFI), qui est l'instance politique du Fonds, a réitéré à plusieurs reprises la ''haute priorité'' de la réforme de la gouvernance et des quotes-parts du FMI afin de rehausser la crédibilité, la légitimité et l'efficacité de l'institution. Pour le CMFI, un réalignement des quotes-parts devrait conduire à un accroissement des parts des pays en développement dynamiques en rapport avec leur position relative dans l'économie mondiale, et donc probablement à un accroissement des parts des pays émergents et des pays en développement dans leur ensemble.