La candidate du Parti des Travailleurs (PT) pour la présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune, a affirmé samedi depuis Batna refuser la présidence de la République si l'Algérie est "émiettée", et s'est prononcée contre le "régionalisme" qui menace de diviser le pays. "Le Parti des Travailleurs m'a désignée pour prétendre à la présidence de la République mais je refuse cela si c'est au prix d'une Algérie émiettée. Si je suis élue, je serais la présidente de tous les Algériens et non pas celle de ma localité d'origine où de ma wilaya d'inscription", a lancé la candidate au siège d'El-Mouradia, lors de son second meeting de la journée, animé à la maison de la culture Mohamed Laid Al Khalifa. Se prononçant contre les pratiques "régionalistes" qui "menacent de diviser" le pays, l'animatrice du meeting a estimé que "seuls les cercles de la mafia et les multinationales tirent profit d'une telle situation qui met en danger l'unité du pays". Elle a mis en garde contre ce qu'elle a estimé des "tentatives des multinationales de semer la scission dans le sud du pays, en raison des richesses énergétiques dont cette région regorge", et a exprimé son "refus" de voir "ces multinationales affamer le peuple algérien". La secrétaire générale du PT a évoqué, plus précisément, les événements de Ghardaïa, pour soutenir que les habitants de cette wilaya "ne sont pas responsables des douloureux incidents qui s'y sont produits", accusant, en revanche, des "forces manipulatrices" d'en être à l'origine. Se défendant d'être une "fille du système", Mme Hanoune a soutenu face à ses sympathisants et militants du parti, qu'elle a au contraire été "victime" du système du parti unique, tout en se réjouissant de n'avoir aucune "responsabilité" s'agissant des politiques socio-économiques menées jusque-là. La dirigeante du PT a exhorté, à ce propos, la population de Batna à opérer le "sursaut national" lors du prochain scrutin et à lui octroyer une dimension "révolutionnaire", tout en promettant d'avoir "l'audace de redonner aux Algériens leur parole" et à leur "garantir leurs droits à travers une refondation profonde du texte fondamental du pays", si elle était élue. "Le 17 avril prochain, empêchez la confiscation de vos voix et faites barrage aux partisans du statut quo", a-t-elle, par ailleurs, martelé à l'adresse de son auditoire, les conviant à "empêcher toute dérive de quelque nature qu'elle soit", le jour du scrutin. "Je suis l'hôte des Aurès et de la Kahina, a-t-elle conclu depuis la wilaya qui a vu le coup d'envoi" de la Révolution algérienne, clôturant ainsi avec ce discours, la première semaine de la campagne électorale, entamée le 23 mars dernier.