La candidate du Parti des Travailleurs (PT) pour la présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune, s'est prononcée lundi, depuis Médéa, contre une période de transition et s'est engagée à "assainir" l'exercice politique, en mettant le politique à l'abri de l'influence de l'argent. "D'aucuns plaident pour une période de transition. Je dis que nous n'avons besoin ni d'une période, ni d'un mandat de transition car c'est une option dangereuse. Nous avons, en revanche, besoin d'une IIème République qui protège les droits des citoyens, poursuive le processus de paix et qui combatte toutes les formes de désespoir chez notre jeunesse", a martelé Louisa Hanoune, lors de son second meeting de la journée, animé à la salle omnisports de la ville de Ksar El Boukhari. Estimant, par ailleurs, que le peuple a été "complètement ignoré" lors de l'adoption des politiques menées par les pouvoirs publics, la candidate du PT s'est engagée devant son auditoire à "assainir" la pratique politique, à travers la "séparation du politique et de l'argent". Mme Hanoune a, en outre, plaidé pour la révision de toutes les lois, dont celle relative aux élections et mis en garde contre un scrutin "non transparent", tout en espérant que la "majorité s'exprime" le jour J afin que "le changement s'opère de manière pacifique", a-t-elle indiqué. Faisant observer avoir une "relation particulière" avec la wilaya de Médéa pour y avoir séjourné trois mois en 1984 dans la prison militaire pour femmes, la postulante à la présidence du pays a rappelé que Médéa est l'une des wilayas qui ont "le plus pâti" de la tragédie nationale, et qui compte comme dans d'autres régions du pays, des dizaines de familles de disparus. Elle a, par conséquent, promis de prendre en charge tous les dossiers inhérents à cette période et "non encore résolus". Elle a rappelé, toujours s'agissant de cette période tragique, sa participation aux rencontres de Sant'Egidio (Rome) pour trouver une "solution" à la crise algérienne car, a-t-elle justifié, cela "ne pouvait pas se faire à l'intérieur du pays". "J'y ai pris part en tout responsabilité et je suis fière du rôle que j'y ai joué pour empêcher l'intervention des Nations-unies dans la question et la division du pouvoir à la façon de certains pays africains", a-t-elle tenu à rappeler avant de noter qu'aujourd'hui, l'"échelon des priorités est autre". Et d'observer qu'il s'agit notamment de recouvrer le développement des secteurs vitaux, de résorber le chômage et d'instaurer l'égalité entre les sexes. Comme à chacune de ses haltes, Mme Hanoune s'est engagée devant la population de Médéa à faire retrouver "sa place d'antan" à leur wilaya, lorsque celle-ci était "le grenier de la France", à travers des politiques plus "audacieuses", comme le suggère son slogan électoral. La "voix" de l'Algérie à l'étranger "n'est plus ce qu'elle a été", a-t-elle déploré, tout en décriant ce qu'elle a appelé les "tentatives" de l'administration américaine de "faire du chantage" aux décideurs, et ce, en "pleine période électorale" et en affirmant ne pas accepter de "renoncer aux acquis socio-économiques de l'Algérie".