Les candidats à la présidentielle du 17 avril ont joué, au neuvième jour de la campagne électorale, sur la sensibilité des Algériens à l'égard de la question de l'unité nationale, rapporte mardi la presse nationale. "L'appel à l'unité nationale, le changement des pratiques politiques, les modes de gestion économique, les invites citoyennes à l'effet d'inciter les Algériens à aller voter massivement le jour du scrutin présidentiel afin de consacrer l'alternance, auront été au centre des thèmes essentiels abordés par les six candidats", indique El Moudjahid (public). A mi-chemin de la campagne électorale, les prétendants à la magistrature suprême et leurs représentants "redoublent d'efforts pour convaincre les électeurs et les électrices de la justesse de leur programme électoral", précise-t-il. "L'alternance pacifique au pouvoir, l'instauration d'un dialogue national, la préservation de la stabilité du pays et d'une Algérie unie, indépendante et jouissant d'une économie productive, ont dominé hier (lundi) le neuvième jour de la campagne électorale", selon Horizons. Al Massa (arabophone) note que les meetings des six candidats à ce scrutin, qui ont axé leur discours sur la nécessité de défendre l'unité nationale, ont commencé à attirer un plus grand nombre de citoyens à travers les wilayas. De leur côté, les journaux privés continuent de soutenir que la population, notamment les jeunes, s'intéressent plus aux matchs de football qu'au déroulement de la campagne électorale, entamée le 23 mars. "Les silences des candidats (sur les questions sécuritaires)" titre en Une le quotidien Liberté dont l'éditorial relève que "les thèmes de proximité ont disparu de la campagne électorale". "Même s'il est vrai que ce n'est pas à une élection locale que les Algériens sont conviés le 17 avril, il n'en demeure pas moins que les candidats n'ont pas abordé sciemment les sujets qui fâchent et auxquels ils n'ont pas vraiment de solution à proposer. Personne n'a parlé de l'insécurité qui pourrit le quotidien des Algériens, encore moins du kidnapping d'enfants qui terrorise les familles", ajoute-t-il. "A deux semaines de la présidentielle, l'adhésion des Algériens n'est pas acquise. Les salles abritant les meetings sont toujours à moitié pleines. Même les candidats qui usent de vieux procédés pour rassembler les foules n'arrivent pas à convaincre", déplore l'éditorialiste de Liberté. Pour El Yaoum, qui cite un expert en finances, ce sont plutôt les "vraies questions économiques" qui n'ont pas encore été abordées par les candidats dans leurs discours de campagne "porteurs uniquement de promesses farfelues, impossibles à tenir". Dans un commentaire intitulé "musée des horreurs", El Watan critique la récente implication dans le débat électoral d'anciens responsables au sein de l'Etat. "Des figures ayant fait leur temps et berné leur monde reviennent à la surface, attirent sur elles les projecteurs pour porter la bonne parole du changement et de la démocratie (...). S'il s'agit de remuer les blessures anciennes restées béantes, de recycler le cauchemar des décennies passées, il serait préférable d'éteindre les micros et les projecteurs (...)", écrit-il. El Watan invite par contre à laisser s'exprimer "l'espoir démocratique porté par les jeunes générations". Le désintérêt populaire à l'égard de la campagne électorale, qui sera clôturée le 13 avril, s'explique, selon l'Expression, par ''le fait l'opinion publique est branchée sur les matchs de football des championnats algérien et européens''. "En cette période de campagne électorale, les Algériens s'intéressent à tout sauf...à l'élection! le foot a été l'initial perturbateur de cette campagne (...) Résultat des courses: les stades et les cafés sont pleins, les salles de meetings sont vides", déplore l'Expression qui conclue à "un désintérêt total de la population envers la politique". El Khabar axe sur le fléau de la corruption et de la dilapidation de deniers publics abordés par les différents candidats, qui ont à l'occasion promis d'y mettre un terme. Il considère que "le contrôle de l'argent public pose problème parce que le travail des institutions qui en sont chargées n'est pas visible sur le terrain".