L'Afrique et l'UE doivent désormais passer à l'étape de la concrétisation des promesses et engagements faits précédemment pour consolider leur partenariat, a affirmé jeudi à Bruxelles le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra. Le quatrième sommet Afrique-Union européenne qui vient d'achever ses travaux à Bruxelles "a réalisé ses objectifs, mais il est temps pour les Africains et Européens de passer de l'étape de promesses et engagements à celle de la concrétisation de ces engagements", a indiqué M. Bouguerra à des journalistes peu après la fin de la rencontre. Rappelant des progrès réalisés par les différents pays africains notamment dans les domaines politique, économique et social, le ministre a souligné que les moyens et les capacités actuels des ces pays pour la préservation et la consolidation de leurs progrès demeurent insuffisants. Il a mis l'accent sur la nécessité de l'accompagnement des partenaires du continent africain à l'image de l'UE pour la poursuite des efforts de développement. Cet accompagnement devrait être destiné à aider les Etats africains à mettre un terme aux problématiques liées à la paix, la sécurité, la prospérité et au rapprochement entre les populations et la société civile. Feuille de route 204-2017 : 5 axes prioritaires définis L'UE a été appelée à mettre en place des moyens techniques, financiers et humains pour renforcer les capacités nationales des pays africains dont les moyens existants ne sont pas suffisants pour la concrétisation de leurs objectifs, a expliqué M. Bougherra qui participait aux travaux de la deuxième et dernière journée du sommet qui s'est soldé, notamment par l'adoption de la feuille de route définissant la mise en oeuvre de la stratégie commune de coopération pour la période 2014-2017. Cinq (5) axes prioritaires à promouvoir pour la poursuite de la mise en oeuvre de la stratégie conjointe de coopération ont été relevés par ce document. Il s'agit de la paix et sécurité, la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l'homme, le développement humain, le développement et la croissance durables et l'intégration continentale ainsi que des questions globales et émergentes. Un nombre d'actions à entreprendre sur les niveaux régional, continental et mondial ont été déterminées pour la concrétisation des objectifs contenus dans les cinq axes prioritaires de partenariat. Pour le volet paix et sécurité, les participants ont mis l'accent sur la nécessité "d'assurer un environnement pacifique, sûr, sécurisé et contribuant à garantir la sécurité humaine, à réduire la fragilité, encourager la stabilité politique et une gouvernance efficace, et favoriser une croissance durable et inclusive". En ce qui concerne le volet démocratie, bonne gouvernance et droits de l'homme, le sommet s'est fixé comme objectif stratégique de "garantir un environnement transparent et démocratique dans lequel chacun est tenu de rendre des comptes pour ce qui est du respect des droits de l'homme et de l'Etat de droit". L'objectif principal lié à l'axe relatif au développement humain porte sur la nécessité de "promouvoir le développement du capital humain et des économies fondées sur la connaissance et les compétences", notamment à travers le renforcement des liens entre l'éducation et l'enseignement, la formation, les sciences et l'innovation. A propos de l'axe développement et croissance durable, les dirigeants africains et européens ont appelé à "stimuler la croissance économique qui réduit la pauvreté, créé des emplois décents et mobilise le potentiel entrepreneurial des populations (à), soutenir le développement du secteur privé et des PME, et aussi appuyer l'intégration continentale". Quant au dernier volet, les participants ont convenu de "parvenir à des positions communes dans le cadre des enceintes et des négociations internationales et répondre conjointement aux défis mondiaux". En outre, la déclaration finale, l'autre document adopté lors du sommet, a relevé "les progrès significatifs accomplis par l'Afrique dans les domaines de la démocratie, de la gouvernance et des droit de l'homme", appelant à "la consolidation" de ces progrès. Le sommet de Bruxelles soutient également les efforts visant à renforcer les capacités africaines en matière de paix et de sécurité à travers l'ensemble des moyens nécessaires. Les dirigeants africains et européens se sont, d'autre part, engagés à coopérer plus étroitement pour prévenir les crises. Ils se sont également mis d'accord sur l'importance de "s'attaquer aux racines de l'instabilité, de la fragilité et des conflits pour éviter leur résurgence et accélérer le redressement durable". Le président mauritanien et président de l'Union africaine (UA), Mohamed Ould Abdel Aziz, s'est par ailleurs, félicité, lors d'un point de presse, des résultats du sommet de Bruxelles, appelant à "mettre en place les mécanismes nécessaires pour le suivi de l'exécution des conclusions de ce sommet". De son côté, le président de la Commission européenne, Manuel Barroso, a annoncé que les Etats membres de l'UE ont accepté la proposition de l'UE de créer "un instrument financier panafricain d'un milliard d'euros pour le soutien des efforts d'intégration dans le continent africain". "L'intégration régionale continuera à être un pilier important de l'affirmation de l'Afrique sur la scène internationale. Nous continuerons à soutenir l'UA en nous appuyant sur la poursuite des relations privilégiées avec chaque Etat africain et avec les communautés régionales", a-t-il affirmé dans ce sens. Placé sous le thème "Investir dans les personnes, pour la prospérité et pour la paix", le quatrième sommet Afrique-UE a ouvert ses travaux mercredi à Bruxelles avec la participation de prés de 90 délégations, dont une cinquantaine de pays africains. La délégation algérienne était présidée par le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi.