L'Union européenne et l'Union africaine ont opté pour la poursuite d'un dialogue régulier bilatéral et décidé de la tenue d'une nouvelle réunion pour examiner les progrès réalisés en 2009 en Afrique. Elles ont présenté à Bruxelles leur détermination à renforcer leur collaboration pour mettre en œuvre un partenariat stratégique bilatéral, afin de parvenir à des résultats concrets et visibles dans chacun des 8 partenariats thématiques retenus lors du deuxième sommet de Lisbonne en décembre 2007.C'est ce qu'ont annoncé la Commission de l'Union africaine et la Commission européenne dans un communiqué qui a sanctionné leurs travaux mercredi à Bruxelles. "La mondialisation est en progrès, et aucun pays ou continent ne peut relever les défis tels que le changement climatique, l'énergie et la hausse des prix des produits alimentaires, ou des menaces à la paix et à la sécurité de son propre chef", estiment-elles. Les deux parties ont affirmé qu'au cours des dix derniers mois, des mécanismes institutionnels ont été mis en place pour lancer la stratégie commune Afrique-UE et son premier plan d'action.Elles ont convenu, notamment, de continuer à relever les défis des conflits et de l'insécurité. L'UE a, à cet égard, apprécié les efforts déployés par l'Afrique pour ramener la paix dans le continent, et s'est engagée à poursuivre son appui au renforcement de l'Afrique "dans la capacité de gestion de crise". Il s'agit de l'appui à la mise en place de la Force africaine en attente, par le biais de la formation militaire et civile, et par les systèmes d'alerte précoce. Elle devrait être opérationnelle au début de 2009, avec une allocation de 300 millions d'euros pour la période 2008-2010. Un support additionnel sera fourni par le biais de l'Instrument de stabilité (IS).Par ailleurs, la coopération dans la lutte contre le terrorisme et le trafic illicite d'armes à feu va se poursuivre entre les deux parties, et un dialogue sera lancé sur les problèmes de sécurité dans la région du Sahel. Une série de projets a été adoptée Pour ce qui est du chapitre de la gouvernance, on note que l'Afrique et l'UE vont lancer, en 2009, une plate-forme de dialogue sur la gouvernance démocratique et des droits de l'homme. Sur le plan économique, il est question de favoriser l'intégration économique de l'Afrique et d'encourager la création à part entière de marchés régionaux. Le partenariat UE-Afrique pour les infrastructures soutiendra les réseaux d'infrastructures fiables pour interconnecter le continent africain dans des domaines tels que les transports, l'eau, l'énergie et les TIC. Elles ont également prévu de poursuivre la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) d'ici à 2015, en particulier dans les domaines de la sécurité alimentaire, la santé, l'éducation et l'autonomisation des femmes. Il a été décidé, à cet égard, de renforcer les politiques et l'appui fournis à l'UA en cours et de coordonner les efforts avec le Nepad pour aider les pays africains à lutter contre la crise alimentaire.L'UE va adopter un plan d'action en Novembre 2008 pour s'attaquer à la pénurie critique de ressources humaines dans le secteur de la santé, y compris dans sa dimension fuite des cerveaux.Dans le domaine de l'éducation, la pénurie de ressources humaines et l'amélioration de l'accès pour les filles seront abordées. D'ailleurs, une conférence sur la coopération Afrique-UE sur la mobilité dans l'enseignement supérieur, se tiendra à Bruxelles en décembre 2008.L'UE et l'UA envisagent également de renforcer leur coopération dans le domaine de l'énergie en favorisant le dialogue sur l'accès à l'énergie et la sécurité énergétique, l'amélioration de l'accès aux services et à encourager les investissements dans l'infrastructure. Augmenter les efforts communs pour lutter contre le changement climatique et la dégradation de l'environnement a été aussi retenue par les deux parties qui se sont entendues sur le principe d'une déclaration conjointe sur les changements climatiques qui sera adoptée par la troïka ministérielle en novembre prochain. Sur l'approche des flux migratoires, elles ont décidé de l'aborder de manière concertée dans l'intérêt mutuel et le développement des deux continents. Pour maximiser le potentiel des sciences et des technologies pour la réduction de la pauvreté, la croissance et le développement socioéconomique, deux projets ont ainsi été identifiés : celui des subventions de recherche, de bourses et de prix scientifiques, et celui de l'eau et de la sécurité alimentaire en Afrique. Dans le domaine des applications des techniques spatiales, elles vont mettre en œuvre le processus de Lisbonne lancé en décembre dernier.