Les chantiers et les priorités du président de la République Abdelaziz Bouteflika, réélu jeudi, étaient dimanche au coeur des préoccupations de la presse nationale qui estime que ce scrutin qui s'est soldé par un quatrième mandat doit s'accompagner par la concrétisation des promesses faites aux Algériens durant la campagne électorale. "Les chantiers du président" titre en Une Horizons, signalant que, sur le plan politique, le président Bouteflika est attendu sur la révision de la Constitution. Au niveau socioéconomique, il est question d'un "mieux être" à travers la diversification de l'économie, la résorption de la crise du logement, l'amélioration de la qualité des services publics et le rapprochement du citoyen de l'administration en procédant à un nouveau découpage administratif, ajoute-t-il. "Le large score qui a crédité la victoire et le ralliement de larges franges de la population autour du 'programme de renouveau national', outre qu'ils confèrent une légitimité, encouragent, pour les cinq années à venir, à mener à leur terme les chantiers ouverts" commente Horizons. Traçant les contours d'une "nouvelle carte politique", El Khabar et Echorouk El Yaoumi évoquent une révision de la Constitution, la création d'un poste de vice-président, la dissolution du Parlement et l'organisation d'élection législative anticipée. Echorouk considère cependant que le président Bouteflika a déjà entamé la mise en oeuvre des engagements pris sur le quatrième mandat en matière de diversification de l'économie nationale, en faisant procéder à l'acquisition de 51% des parts du capital de l'opération de téléphonie mobile "Djezzy". Dans un article sur "les chantiers" du président Bouteflika, El Moudjahid indique que "le prochain quinquennat aura peut être à voir la réalisation d'un planning fort chargé" portant sur "la poursuite du développement économique et la préservation de l'unité nationale", mais en commençant par la révision de la Consitution. "A l'évidence, ces élections présidentielles remportées haut la main par le candidat Abdelaziz Bouteflika ne sont que le prélude des grandes manoeuvres qui déterminent l'horizon politique jusqu'à 2020", écrit-il. "les grands dossiers sur le bureau du président" ouvre en Une le journal Echaâb qui fait référence à l'emploi, au logement, au développement industriel, à l'investissement et la réforme bancaire. "Le pays a dépassé l'étape de la présidentielle dans le calme pour mettre le cap sur les nombreux défis économiques et sociaux, dont les lourds dossiers sont sur le bureau du président", explique-t-il. Liberté de son côté ouvre sur "l'agenda du pouvoir" et "les défis de l'opposition". Le premier chantier qui attend le président plébiscité à plus de 80% des suffrages, devrait être la révision de la Constitution tandis que dans l'opposition, les partisans du boycott vont "tenter de fructifier le faible taux de participation au scrutin du jeudi en leur faveur", écrit-il. L'éditorialiste de liberté s'interroge de savoir si le chef de l'Etat continuera sur la même trajectoire des trois premiers mandats avec le même personnel, s'il composera avec une opposition reconfigurée ou ira dans le sens d'une large ouverture pour créer un nouveau consensus. "Pas de période de grâce pour le président élu" souligne le Quotidien d'Oran dans sa rubrique "analyse". "Fin politique et habile manoeuvrier, il (M. Bouteflika) a certainement en tête un agenda politique qu'il va rapidement commencer à mettre en œuvre car il sait les Algériens impatients de voir le pays sortir de la parenthèse qu'a été l'élection présidentielle et en attente des changements auxquels il a promis de s'atteler en cas où lui serait accordé un quatrième mandat", indique-t-il. "Le pouvoir tiendra-t-il ses promesses électorales?", s'interroge de son côté le quotidien El Watan. Pour l'éditorialiste de la Tribune, "le président Bouteflika doit dès l'entame de son quatrième mandat engager les chantiers qu'il a promis de lancer pour le changement", la priorité étant, celui lui, que le président s'entoure d'une "équipe réunissant toutes les aptitudes pour produire des idées et/ou les concrétiser." "Quel gouvernement pour Bouteflika?", s'interroge en Une le Soir d'Algérie. "Sa reconduction acquise, à l'issue d'un scrutin qui aura pris les allures d'un plébiscite, Bouteflika maintiendra-t-il tel quel son exécutif ou le recomposera-t-il, ne serait-ce que pour donner l'illusion d'accéder à quelques doléances partisanes?", poursuit-t-il. "Quel agenda politique pour l'Algérie?", s'interroge de son côté en manchette l'Expression, notant que "le scrutin du 17 avril qui s'est soldé par un quatrième mandat pour le président de la République sortant doit s'accompagner par la concrétisation des promesses faites aux Algériens". Le même journal estime qu'il va falloir également "assumer" les innombrables annonces faites par Abdelmalek Sellal en tant que directeur de campagne du président candidat ainsi que celles qu'il a dévoilées lorsqu'il a sillonné les 48 wilayas en sa qualité de Premier ministre, mais "l'urgence est dans la formation d'un gouvernement de combat qui doit être soumis à une obligation de résultats."