La réélection jeudi à l'écrastante majorité des voix du président de la République Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat consécutif était samedi à la Une de la quasi-totalité des titres de la presse nationale estimant que les Algériens ont opté pour la "continuité et la stabilité".Le portrait en couleur du président Bouteflika en évidence, les journaux ont souligné dans leurs manchettes son écrasante victoire avec 81,53% de voix obtenues lors d'un scrutin qui a enregistré un taux de participation de 51,70%, selon les résultats préliminaires annoncés vendredi par le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales. "En optant par une très large majorité des suffrages exprimés, pour le candidat Abdelaziz Bouteflika, les citoyens-électeurs ont choisi la voie de la continuité", écrit Horizons dans un commentaire. Pour El Moudjahid, "le choix d'une majorité de voix exprimées pour la candidature de Abdelaziz Bouteflika est à prendre aussi comme un double message politique des Algriens sur ce qu'ils entendent entreprendre, d'abord et en priorité sur le front du développement économique et social, et, ensuite, comment ils se perçoivent dans un environnement régional à la fois imprévisible et tumultueux." "Le 4e mandat, c'est parti!" ouvre en Une Liberté qui se projette dans l'après élection. "Au-delà de l'appréciation que tout un chacun peut avoir des chiffres, tout le monde estime que le plus important, désormais, c'est l'avenir. Le président Bouteflika a obtenu le quatrième mandat. A la bonne heure! Mais un mandat qui n'est pas sans soulever des interrogations, des inquiétudes", estime son éditorialiste. "Victoire écrasante pour Bouteflika" titre en Une de son côté El Massa qui estime que les électeurs ont consacré "la stabilité et la continuité" et que "le peuple algérien ne veut pas revenir aux années de braise et qu'il n'y a pas lieu de porter atteinte à la stabilité intérieure obtenue et préservée aux prix de lourds sacrifices". Le président Bouteflika a obtenu une écrasante victoire dans une élection qui s'est déroulée, selon les observateurs internationaux, dans "la transparence et le respect des lois en vigueur et en fonction des standarts internationaux", notent El Massa, El Yaoum et Echaâb. Pour l'Expression, "c'est l'Algérie qui a gagné" dans ce scrutin. "Par leur vote, par le choix du président Abdelaziz Bouteflika qu'ils viennent de réélire massivement à 81,53%, ils (les Algériens) ont prouvé au monde entier que leur démocratie n'est pas une simple façade de vitrine, mais un choix politique profondément assumée", écrit son éditorialiste. La Tribune, lui, parle d'"une victoire écrasante à convertir en réalisations imposantes". "Au regard des déficits, des retards et des insuffisances accumulés jusqu'à la sédimentation dans une multitude de domaines par l'Algérie, il n'est pas exagéré de dire qu'il est attendu du président Bouteflika rien moins qu'une révolution copernicienne", soutient le journal dans un commentaire. C'est dans ce sens que le Soir d'Algérie se penche sur "les chantiers immédiats de Bouteflika", en relevant que "l'entame du quatrième mandat sera prioritairement consacrée à deux gestes forts en direction de l'opposition". Il s'agit d'entamer, dès le mois prochain, un "vaste dialogue national", associant "l'ensemble" de la classe politique, sur le projet de la révision de la Constitution, écrit le même journal citant une source "sûre". "Pour donner des gages de bonnes volonté aux forces de l'opposition, cette révision constitutionnelle sera complétée par une autre décision politique majeure: la dissolution de l'actuelle Assemblée populaire nationale et l'organisation d'élections législatives anticipées avant la fin 2014", ajoute-t-il, précisant que cette mesure, réclamée par plusieurs partis politiques, "ne manquera pas de redynamiser une scène politique profondément aseptisée par les législatives du 10 mai 2012". El Khabar a également qualifié la victoire du président candidat Bouteflika d'"écrasante", avec un grand écart sur ses concurrents, alors qu'Echorouk El Yaoumi met l'accent sur la "surprise" créé par le candidat Abdelaziz Bélaid, accrédité de 3,36% des suffrages exprimés et le recul de Louisa Hanoune à la quatrième place (1,37%). Contrairement aux autres journaux, El Watan ouvre sur le candidat Ali Benflis (12,18 % des voies) qui a dans une première réaction parlé de "fraude massive" durant l'élection de jeudi. "Benflis appelle à combattre le système", titre-t-il en Une. "En lançant un appel à tous ceux qui croient en son projet de 'renouveau national' à le rejoindre pour donner une assise à un large mouvement populaire, Ali Benflis aura jeté les bases d'un projet de refondation du paysage politique. il se propose d'être la locomotive de ce dessein national qu'est l'alternative démocratique", commente le même journal. Mais pour l'éditorialiste du Quotidien d'Oran, "Ali Benflis a dénoncé la fraude. Il lui reste à préciser son accusation."