Les ministres des Affaires étrangères des pays non-alignés ont exprimé leur résolution à imprimer au mouvement un élan novateur dans ‘‘l'esprit d'Alger ‘‘ qui a prévalu au cours de leurs deux jours de travaux. Après quatre jours de discussions, les participants à la 17é Conférence ministérielle du MNA ont défini jeudi soir les priorités à venir du mouvement face aux défis liés à la paix, à la sécurité, et au développement, dans un monde marqué par de profondes disparités entre le Nord et le Sud, et de déséquilibres dans l'architecture des relations internationales qui hypothèquent les efforts de développement des pays du Tiers-monde. Dans leur Déclaration d'Alger adoptée à l'issue de leur réunion, les participants ont réaffirmé la nécessité de réformer le système des Nations unies d'une manière ‘‘juste, équitable et démocratique'‘ et de renforcer le rôle de l'Assemblée générale notamment dans le domaine de la paix et la sécurité internationales. --Réforme des institutions internationales ‘‘en tête des priorités'‘-- ‘‘La réforme du système des Nations unies d'une manière juste, équitable et démocratique est la clé pour la promotion d'une paix durable, de la sécurité internationale et du développement'‘, ont-ils insisté, selon le document en Anglais remis à la presse. Pour eux, la question de refonder les institutions internationales ‘‘doit être en tête des priorités'‘ du mouvement, et l'ONU, ‘‘en tant qu'organe multilatéral, universel et inclusif, doit être la seule organisation légitime pour répondre aux crises et défis multiples'‘. L'importance de redynamiser l'Assemblée générale de l'ONU, notamment dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales a été également soulignée. Dans ce sens, les participants à la rencontre d'Alger ont indiqué que l'Algérie, en sa qualité de coordinateur du comité de travail du Mouvement des pays non alignés sur la revitalisation de l'Assemblée générale, ‘‘ est encouragée à poursuivre ses efforts visant à rétablir l'équilibre entre les principaux organes de l'ONU". Le texte a mis l'accent aussi sur la nécessité de mettre en place ‘‘ un système multilatéral rénové ‘‘ à même de permettre une ‘‘participation active de tous les Etats, sans exception, dans la gestion des affaires internationales'‘. Le document déplore le fait que ‘‘le rôle des pays non-alignés n'ait pas encore été suffisamment pris en compte dans les structures de gouvernance des principaux organes de décision internationaux ‘‘ et demande que les principales décisions concernant les questions de gouvernance mondiale ‘‘ ne doivent plus être l'apanage d'un petit groupe de pays ‘‘. Par ailleurs, la déclaration plaide pour le règlement des conflits ‘‘par des moyens pacifiques'‘ et appelle tous les pays à ‘‘éviter le recours à la force et aux menaces ou l'utilisation d'autres moyens qui violent les principes des Nations unies'‘. D'un autre côté, les participants ont averti contre la ‘‘menace sérieuse'‘ que fait peser le terrorisme sur la paix et la sécurité dans le monde, appelant au renforcement de la coopération en matière de lutte contre ce fléau transfrontalier. ‘‘Le crime organisé transnational qui implique le trafic de drogue et les prises d'otages conduisant à des demandes de rançons'‘ constituent également ‘‘une menace pour la stabilité des Etats'‘. ‘‘La mise en £uvre intégrale des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies transmettra un message fort de la part de la communauté internationale dans son combat résolu contre le terrorisme'‘, affirme le document. -- "Limites et échecs des institutions de la gouvernance économique et financière mondiale"-- Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères du MNA ont appelé au renforcement de la lutte contre la pauvreté qui affecte durement les pays démunis. ‘‘ Même si le monde a connu de profonds changements au cours des dernières décennies et que des progrès ont été accomplis dans plusieurs domaines importants du développement, les Etats membres continuent d'être confrontés à de sérieux défis pour l'éradication de la pauvreté et pour élever leurs niveaux de développement'‘, déplorent-ils. Ces défis ont été ‘‘exacerbés par un environnement économique international défavorable'‘ et par le ‘‘manque de réforme'‘ des institutions de la gouvernance économique et financière mondiale. Les crises de ces dernières années ont montré ‘‘ les limites et les échecs'‘ de ces institutions, et le nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté continue de croître dans plusieurs pays, constatent-ils. C'est pourquoi, ont-ils affirmé, ‘‘l'éradication de la pauvreté demeure le plus grand défi global auquel fait face le monde aujourd'hui et un impératif pour le développement durable'‘. Les pays du MNA constatent que l'architecture économique, financière et environnementale actuelle ‘‘ a échoué à répondre de façon appropriée ‘‘ aux défis mondiaux actuels, et regrettent que plusieurs régions du monde en particulier les pays africains ‘‘ sont exclues ‘‘ de la gestion de la structure de gouvernance internationale. S'agissant des questions environnementales, le MNA souligne que les pays développés doivent être en première ligne dans la lutte contre le changement climatique. Mais, déplore le mouvement, seuls quelques pays ont respecté leurs engagements concernant le Protocole de Kyoto sur les réductions des émissions de gaz à effets de serre (GES). La désertification qui affecte plusieurs régions dans le monde, en particulier en Afrique, doit bénéficier d'une ‘‘ attention prioritaire de la part de la communauté internationale ‘‘, affirme-t-il encore. S'agissant de la question palestinienne qui a toujours constitué un dossier important pour le Mouvement, les Non-alignés ont souligné ‘‘ le droit légitime ‘‘ du peuple palestinien à un Etat viable, avec El-Qods comme capitale. ‘‘ Le rétablissement du peuple palestinien dans ses droits nationaux légitimes est la première condition pour une paix durable et une véritable sécurité au Moyen-Orient ‘‘, ont-ils soutenu.