La banque africaine de développement (BAD) vient d'adopter sa première stratégie de développement en matière de capital humain, ouvrant ainsi la voie aux investissements dans les secteurs clé dans le continent qui compte près d'un milliard d'habitants. Selon le Conseil d'administration du Groupe de la BAD, cette action ouvre la voie aux investissements dans l'éducation, le développement des compétences, la santé, la nutrition, les sciences, la technologie, de l'innovation, la protection sociale, des filets de sécurité et de l'emploi des jeunes. Investir dans le capital humain qui représente en Afrique 1 milliard d'habitants est au coeur de cette stratégie pour la période 2014-2018 dont la vision est de renforcer les compétences et l'utilisation efficace des nouvelles technologies pour améliorer la compétitivité et créer des emplois. La stratégie en matière de capital humain soutient la Stratégie décennale de la BAD pour 2013-2022 et constitue ainsi le cadre opérationnel des interventions de l'institution dans tous les domaines de développement. Un milliard d'individus, un milliard d'opportunités Ce concept est le résultat d'une consultation multilatérale élargie au sein de la BAD et ouverte à divers intervenants dont les gouvernements, le secteur privé, les ONG, les universités et la société civile. Alors que l'Afrique fait face à une croissance économique rapide, elle vit également une situation paradoxale, caractérisée par la pauvreté et des inégalités dont souffrent en premier lieu les jeunes et les femmes, indique la BAD. Surmonter des défis majeurs tels que la faiblesse dans la qualité de l'éducation, l'inadéquation formation-emploi, la prestation de services inadéquate, la faible productivité du secteur informel, le chômage et le sous-emploi, seront essentiels pour soutenir la croissance. "Cette stratégie témoigne de l'engagement de la Banque africaine de développement à investir dans la plus grande richesse de l'Afrique -sa population-. Sans une intervention rapide et décisive pour investir dans le capital humain, les pays africains risquent de priver une génération d'opportunités de développer leur potentiel, d'échapper à la pauvreté et de soutenir le continent sur la voie de la croissance inclusive et de la transformation économique" , a déclaré Agnès Soucat, directrice du département du développement humain à la BAD. Le plan identifie les compétences et la technologie comme principal domaine d'intérêt tout en mettant l'accent sur le développement de la science, de la technologie et de l'innovation. Il met également en évidence deux catalyseurs du développement du capital humain en Afrique comme la prestation de services efficace et inclusive, visant à améliorer l'accès équitable et de qualité aux services sociaux, ainsi que la mise en place de systèmes financiers et sociaux qui visent à consolider les liens entre les filets de sécurité, les emplois et l'entreprenariat. La nécessité de s'engager vers un nouveau modèle éducatif Dans le cadre de cette stratégie, la BAD propose également un nouveau modèle éducatif pour l'Afrique (NMEA). Ce modèle marque un changement radical du développement des infrastructures uniquement vers une approche adaptée au pays pour tenir compte du développement de la créativité et de la pensée critique, de l'utilisation des TIC et du partenariat public-privé. Le nouveau modèle permet de garantir que les systèmes éducatifs sont intrinsèquement liés aux exigences des marchés du travail en Afrique et que tous les projets et programmes dans le domaine de l'éducation sont participatifs et fondés sur des données probantes. De plus, la Stratégie de capital humain consolide et augmente de manière opérationnelle les interventions de la BAD en faveur du renforcement du capital humain en Afrique. "Le succès de cette stratégie réside dans sa mise en œuvre", ont tenu à conclure les responsables de la BAD.