Plusieurs chefs de diplomatie européens ont appelé lundi la Russie à accepter le plan de paix du président ukrainien Petro Porochenko, alors que les séparatistes le rejettent et revendiquent le retrait des troupes ukrainiennes dans l'est du pays et la reconnaissance des deux Républiques autoproclamées de Donestk et Lougansk. "Le président Poutine ne doit pas douter que l'UE est prête à prendre de nouvelles mesures" pour sanctionner la Russie, a prévenu le ministre britannique, William Hague, avant une réunion avec ses homologues européens à Luxembourg. Aucune décision sur les sanctions ne devrait être prise lundi, mais la question pourrait être évoquée au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement vendredi à Bruxelles. "D'ici à vendredi, nous devrions être en mesure de voir comme la Russie répond" au plan de paix de M. Porochenko, a souligné M. Hague. "Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une semaine cruciale pour l'Ukraine", a ajouté son homologue allemand, Franck-Walter Steinmeier, qui devait s'envoler pour Kiev lundi soir. "Le plan de paix du président Porochenko et le cessez-le-feu ne sont pas seulement courageux, ils représentent aussi une étape décisive" en vue d'une résolution de la crise, a-t-il ajouté. Invité à Luxembourg, le nouveau ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkine, a indiqué qu'il allait détailler aux 28 les principales mesures de ce plan de paix. Il a insisté sur la nécessité d'une "application entière du plan de paix", y compris "le contrôle efficace de la frontière" avec la Russie. Ce plan "est une avancée constructive qui mérite tout notre soutien", a déclaré le ministre suédois Carl Bildt, qui a regretté que Moscou ne montre "aucun signe" de "fermer sa frontière" au passage d'armes pour les insurgés prorusses de l'est de l'Ukraine. Par ailleurs, le "gouverneur populaire" du Donbass (est de l'Ukraine) Pavel Goubarev a déclaré que le cessez-le-feu unilatéralement proclamé par Kiev ne sera pas respecté par les forces d'autodéfense de l'est de l'Ukraine, qui estiment que le retrait des troupes ukrainiennes est la condition sine qua non d'une stabilisation. "Le cessez-le-feu unilatéralement annoncé par les militaires ukrainiens sans nous avoir consulté n'est pas reconnu par les forces d'autodéfense. Nous avons combattu et nous continuerons de le faire", a souligné M. Goubarev. Il a également annoncé posséder son propre plan de "stabilisation" qui prévoit le retrait par Kiev de ses troupes et la reconnaissance des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Vendredi, le président ukrainien a ordonné à toutes les unités militaires participant à l'opération spéciale dans l'est du pays de cesser le feu pendant une semaine, jusqu'au 27 juin. Il a également présenté son plan visant à régler la situation dans les zones du conflit. Ce document en 15 points prévoit des garanties de sécurité pour tous les participants aux négociations. Il s'agit en premier lieu de l'amnistie pour ceux qui accepteront de déposer les armes et qui n'ont pas commis de crimes graves, ainsi que la libération des otages.