Les ministres de la Santé de onze pays d'Afrique de l'Ouest et des experts internationaux se sont réunis mercredi à Accra pour examiner la mise en place d'un ‘‘plan radical'‘ de lutte contre l'épidémie du virus Ebola qui affecte actuellement la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia. ‘‘Il s'agit de la plus importante épidémie en termes de personnes atteintes et décédées et d'étendue géographique'‘, a affirmé dans un communiqué l'OMS, à l'initiative de la rencontre dans la capitale du Ghana. D'après le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) mardi, ces trois pays voisins totalisent depuis le début de l'année 759 cas de fièvres hémorragiques, dont 467 mortels. Ces chiffres font apparaitre 129 décès de plus que le précédent bilan datant d'une semaine, une augmentation de plus d'un tiers, signe que l'épidémie est repartie après une accalmie en avril. ‘‘Les décisions qui seront prises durant cette réunion seront déterminantes pour combattre l'actuelle et de futures épidémies'‘, selon le communiqué. Prennent part à la réunion d'Accra les ministres de la Santé ou des hauts responsables de Guinée, Liberia, Sierra Leone, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Mali, Sénégal et Ouganda et différents partenaires de l'OMS. Le 23 juin, Médecins Sans Frontières (MSF) avait déjà averti que l'épidémie était désormais ‘‘hors de contrôle'‘ et menaçait de se propager à d'autres zones, constat que partage désormais l'OMS qui a déployé 150 experts sur le terrain depuis la première apparition du virus en Guinée en janvier. ‘‘L'OMS est vivement préoccupée par la transmission en cours de l'épidémie aux pays voisins, ainsi que par le potentiel de propagation internationale ultérieure du virus Ebola'‘, a déclaré il y a quelques jours le Dr Luis Sambo, directeur régional de l'agence onusienne pour l'Afrique. L'épidémie actuelle --un cocktail de fièvres hémorragiques dont Ebola, Lassa, Crimée-Congo-- est partie de Guinée qui compte 303 morts (dont 193 attribués à Ebola). Le Liberia a dénombré 65 morts (33 attribués à Ebola) et la Sierra Leone 99 morts (65 attribués à Ebola). Le virus Ebola, qui provoque en peu de jours des ‘‘fièvres hémorragiques'‘, suivies de vomissements et de diarrhées, tire son nom d'une rivière du nord de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), où il a été repéré pour la première fois en 1976. Sans vaccin homologué, son taux de mortalité peut aller de 25 à 90% chez l'homme suivant les souches. Ce virus de la famille des filoviridae se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.