La suspension du ramassage des ordures ménagères par les services de la voierie a transformé la ville d'Akbou, après deux semaines de persistance, en véritable dépotoir à ciel ouvert, a-t-on constaté. Des tas d'immondices jonchent les trottoirs et les cités. Et partout où le regard se porte, il n'y a de vue que pour des bacs à ordures submergés et de sachets pleins, empilés dans une atmosphère délétère et répugnante. En certains quartiers, des habitants, las d'en supporter les effets, ont procédé par eux-mêmes à leur incinération, sur les trottoirs ou en contrebas des rues. "La situation est propice à la prolifération des rats, des mouches et moustiques. Il n'y a pas d'autres choix", se lamente, un habitant d'une cité proche de l'hôpital, justifiant son acte, décidé du reste, collégialement, pour se prémunir contre l'apparition d'éventuelles maladies. "La fumée est momentanément toxique. Mais, elle est moins dangereuse qu'une morsure de rat ou de chien errant, voire enragé", fulmine-t-il, ostensiblement furieux, d'une part, contre" les édiles d'Akbou qui n'assument pas la mission qui leur incombe d'assurer la salubrité publique", et d'autre part, de leurs pairs de la ville voisine d'Amalou (Seddouk), "à l'origine d'une décision de fermeture de la décharge publique intercommunale, située sur le territoire du village de Biziou, interdite d'accès aux camions de la voierie d'Akbou". "Biziou, est une petite décharge d'à peine 6.000 mètres carrés. Elle n'est ni adaptée, ni outillée pour accueillir les déchets de toutes les communes environnantes, notamment Akbou, qui est un gros producteur de déchets", déplore, le président d'APC d'Amalou, qui au-delà des moyens, justifie son opposition au regard de "l'influence de la fumée des incinérations sur les habitations riveraines distantes de moins de 300 mètres de la décharge". "Nous n'avons accepté de tolérer les ordures d'Akbou à l'origine que sous conditions, notamment une exploitation temporaire de la décharge, en attendant la création d'un centre d'enfouissement technique, et l'implication financière de la municipalité pour clôturer l'espace, y forer un puits, électrifier les lieux et prendre en charge les salaires de 4 gardiens. Mais à ce jour rien n'a été fait", a-t-il ajouté. L'APC d'Akbou n'a pas démenti les griefs portés à son égard. Elle les justifie par les lenteurs du géomètre à délimiter le terrain et qui a "influé sur l'engagement de toutes les actions prévues", a indiqué, son vice-président Arezki Iskounene , révolté toutefois contre ce procédé qui "prend en otage la salubrité de la ville d'Akbou". Une rencontre entre les deux partie s'est tenue au siège de la wilaya, ce mercredi, au cours de laquelle, l'option de la création d'un CET à Akbou a été relancée et des engagements ont été pris par les élus d'Akbou pour trouver un terrain qui s'y prête et engagé les travaux afférents dans un délai n'excédant pas six mois. Une proposition qu'a agréée le maire d'Amalou, qui a promis de tout faire pour lever le blocus rapidement. En attendant, de nombreuses entreprises publiques et privées ont rassuré de leur volonté de mettre à la disposition de la commune d'Akbou leurs engins pour aider à la collecte et l'évacuation des ordures en souffrance dans les meilleurs délais, sachant que la cité produit près de 60 tonnes de déchets/jour.