Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont exprimé, lundi à Alger lors de l'examen du rapport de la Banque d'Algérie (BA) sur les tendances financières et économiques du pays, leurs appréhensions quant aux effets de la persistance de la baisse des cours du pétrole sur la situation financière et économique du pays, qui repose de façon quasi-totale sur les recettes des hydrocarbures. Intervenant à l'issue de la présentation du rapport par le Gouverneur de la BA, Mohamed Laksaci, le député Djelloul Djoudi du Parti des travailleurs (PT) a évoqué les effets de la récente baisse des cours du pétrole sur les recettes algériennes des Hydrocarbures, lesquelles représentent un taux important du PIB. Le député s'est interrogé sur les mesures prises par la Banque d'Algérie pour faire face à cette situation, en cas de persistance de la baisse des cours à moyen et à long termes, notamment en matière de gestion des réserves de change, lesquelles ont baissé avant même la chute des cours du pétrole, pour atteindre 193,26 milliards de dollars fin juin 2014. Il a appelé à drainer davantage d'investissements dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des prestations, pour booster le taux de croissance hors hydrocarbures, qui est à même d'apporter une valeur ajoutée, en compensant progressivement les recettes des hydrocarbures. Par ailleurs, Abdelghani Boudebous (Alliance Algérie Verte-AAV) a estimé que "l'incapacité de l'Etat de développer les exportations hors hydrocarbures", qui restent faibles, est un fait grave dans un contexte marqué par la chute des cours du pétrole de près de 50% en un laps de temps ne dépassant pas les six mois". La députée Nora Kharbouche (AAV) a pour sa part souligné qu'une reforme du système bancaire et une gestion prudente des réserves de change pouvaient être considérées comme des solutions provisoires, en vue de faire face aux chocs extérieurs, en attendant de trouver d'autres alternatives qui réduisent notre dépendance aux hydrocarbures et freinent l'importation, principales causes du déficit enregistré dans la balance des paiements. Par ailleurs, les députés ont appelé à durcir le contrôle du secteur bancaire, notamment à travers l'interdiction des transferts de fonds en devises vers l'étranger et le rapatriement des fonds transférés, outre la lutte contre le phénomène de blanchiment d'argent "qui a pris des proportions inquiétantes" ces dernières années. Ils ont, en outre, appelé la BA à mettre en place des mécanismes répondant aux normes internationales, pour lutter contre "les crimes" financiers.