Unis) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a exhorté jeudi le président congolais Joseph Kabila à agir rapidement contre les rebelles hutus rwandais actifs dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). En dépit des menaces brandies par Kinshasa et l'ONU, le déclenchement d'une offensive destinée à mettre hors d'état de nuire les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) tarde en effet à venir. Dans une déclaration unanime, les 15 membres du Conseil demandent au président Kabila "d'approuver rapidement et d'appliquer pleinement la directive conjointe" qui permettrait à la Monusco (Mission de l'ONU en RDC) et à l'armée congolaise de mener ensemble une offensive contre les FDLR. Le Conseil "réaffirme la nécessité de mettre en œuvre les plans dressés par la Monusco et les forces armées congolaises (FARDC) (...) pour neutraliser les FDLR en lançant immédiatement des opérations militaires". "Neutraliser rapidement les FDLR est une priorité pour ramener la stabilité et protéger les civils en RDC" et dans la région des Grands Lacs, soulignent les 15 pays. Comme le secrétaire général Ban Ki-moon l'avait fait la veille dans une conversation téléphonique avec M. Kabila, le Conseil rappelle qu'un ultimatum donnait jusqu'au 2 janvier aux rebelles des FDLR pour déposer les armes. Mais le nombre des combattants FDLR qui se sont rendus, environ 300, "est insuffisant pour que le groupe cesse de représenter une menace", estime le Conseil. Il précise que malgré l'expiration de l'ultimatum, les membres des FDLR pourront toujours se rendre et participer au programme de désarmement des groupes rebelles "à tout moment et sans conditions préalables". A la suite de l'expiration de l'ultimatum, le gouvernement congolais avait estimé une offensive anti-FDLR "inévitable" mais n'a pas pris selon l'ONU toutes les dispositions nécessaires pour déclencher les opérations. La décision d'attaquer les FDLR, dont plusieurs dirigeants sont accusés d'avoir participé au génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda (800.000 morts selon l'ONU), revient à Kinshasa, la Monusco devant intervenir en soutien à l'armée congolaise. Le Conseil brandit à nouveau la menace de "sanctions ciblées contre tout individu ou entité soutenant les FDLR". Selon l'ONU, les FDLR comptent quelque 1.500 combattants, dont 400 seulement sont aguerris. Ils sont souvent accompagnés de leur famille et sont dispersés sur un très vaste territoire au nord-Kivu, sud-Kivu et dans le nord du Katanga.