La menace terroriste grandissante a suscité une mobilisation internationale accrue, notamment des pays occidentaux qui craignent des actions des "jihadistes étrangers" enrôlés par des groupes extrémistes comme l'organisation "Daech" à leur retour dans leurs pays d'origine. Afin de mettre en place des actions concrètes pour prévenir la menace terroriste, les pays membres de la coalition contre l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech) étaient en réunion jeudi à Londres, une rencontre organisée conjointement par le Royaume-Uni et les Etats-Unis qui dirigent la coalition. "Il faut avancer sur tous les fronts: militaire mais aussi juridique et en matière de partage des renseignements", a souligné le secrétaire d'Etat américain John Kerry mercredi à son départ pour Londres. Une des question que devaient aborderer les participants à la rencontre de Londres est bien les mesures à prendre pour empêcher des "jihadistes" de se rendre dans les champs de batailles en Syrie et en Irak. Selon un diplomate américain, la rencontre de Londres est une occasion pour coordonner les différentes mesures des pays participants de lutte contre le terrorisme. Dix-sept pays ont renforcé leur législation pour agir contre ceux qui veulent se rendre dans ces deux pays, selon le Département d'Etat américain. Un rapport de la commission du Conseil de sécurité de l'ONU publié en novembre avait chiffré à 15.000 le nombre de combattants étrangers à avoir rejoint des organisations radicales comme Daech, en provenance de 80 pays. Près de 3.000 Européens, enrôlés pour rejoindre les groupes "jihadistes" en Syrie ou en Irak et dont 30% sont rentrés dans les pays de l'UE, avait prévenu le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove. Par ailleurs, La Turquie a exhorté, lors d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) mercredi à Istanbul, les dirigeants des pays musulmans à "faire front commun contre le terrorisme et le racisme". "Peut-être que nous parlons des langues différentes, que nous venons d'endroits différents, que nous avons des origines ethniques différentes. Mais nous devons mettre de côté toutes ces différences face au terrorisme et au racisme", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan. -- D'autres rencontres dans les prochains jours -- Les pays européens, appuyés par Washington, multiplient les initiatives pour prévenir d'aventuels attentats après la série d'attaques qui ont fait 12 morts janvier courant dans la capitale française Paris, tentent surtout de conférer à cette coopération une dimension internationale. Lundi prochain, les ministres des Affaires étrangères de l'UE se retrouveront à Bruxelles avant une rencontre de leurs collègues de l'Intérieur le 28 janvier à Riga (Lettonie), à laquelle participera la Ligue arabe, suivie de la Conférence de Munich sur la sécurité, le 6 février, d'un sommet à Bruxelles le 12 février, et d'un second sommet le 18 du même mois à Washington. Toutes ces réunions feront suite à celle des ministres de l'Intérieur de l'Europe et du ministre américain de la Justice dans la capitale française au lendemain des attentats à Paris. La mobilisation internationale contre la menace terroriste a pris des proportion grandissantes ces derniers jours, notamment après les attaques à Paris. Cette nouvelle donne rappelle les lendemains du 11 septembre 2001 à la suite d'attentats aux Etats-Unis. Appels à la mobilisation contre le groupe extrémiste "Boko Haram" en Afrique centrale Les appels à la mobilisation contre la menace terroriste internationale et transfrontalière ont été également entendus en Afrique, suite à la montée au créneau des attaques du groupe ulra-radical Boko Haram au-delà même du Nigeria. Mercredi, selon un communiqué officiel, le Tchad avait proposé un "soutien actif" au Cameroun pour lutter contre Boko Haram et exhorté la communauté internationale "à des actions concrètes et conséquentes en faveur du Cameroun et de tous les Etats riverains du Lac Tchad, en vue d'éradiquer ce fléau que constitue la secte Boko Haram". Ces derniers mois, Boko Haram s'est emparé de vastes territoires dans le nord du Nigeria et y poursuit ses attaques sanglantes quasi quotidiennement, obligeant des milliers de personnes à ses réfugier au Tchad voisin. Boko Haram a en outre étendu ses actions meurtrières dans l'extrême-nord du Cameroun: pose d'explosifs, attaques de bases militaires et de véhicules de transport en commun, incendies dans les villages, vols de bétails.