Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, a lancé une campagne de recrutement de 20.000 soldats pour pallier la faiblesse de ses troupes contre les milices Houthies qui étendent de plus en plus leurs positions vers le Sud du pays, n'excluant pas une intervention militaire étrangère si la situation se dégrade davantage. Les milices Houthies qui détiennent le palais présidentiel à Sanaa ont décrété une très forte mobilisation pour s'emparer du Sud du Yémen avec comme objectif Aden, deuxième ville du pays, où le président s'est réfugié après avoir fui la capitale en février. Les Houthis ont acheminé de nouveaux renforts vers le sud du pays et livré combat à des tribus à l'Est, mais leur progression se heurte à la résistance de tribus, selon des sources sécuritaires. Face à la progression des Houthis, Aden se prépare. Une opération de recrutement de forces pro-Hadi a été lancée, elle vise les jeunes des provinces du Sud, et connaît un franc succès. Les centres de recrutement d'Aden ont vu un nombre important de jeunes yéménites prêts à s'engager, selon l'entourage de M. Hadi. Les chiffres disponibles font état de "plusieurs milliers de recrues" déjà enregistrées, mais il reste à les entraîner, à les armer et à les discipliner, avoue un membre de l'entourage de M. Hadi. Pour ce fait, les troupes fidèles à M. Hadi, soutenues par des tribus et des membres des "comités populaires" (supplétifs de l'armée), ont renforcé les défenses de la ville, en établissaient notamment une ceinture de sécurité. Le Yémen appelle à l'aide Les Houthis, n'ont cessé de progresser depuis qu'ils sont entrés à Sanaa en septembre, et pris le contrôle du nord du pays étendant leur influence dans le centre jusqu'à Taëz, verrou important vers Aden. M. Hadi, installé au Sud, travaille à réunir et gagner la loyauté des tribus du sud et d'autres régions dont il cherche à s'assurer le soutien. Cependant "il serait erroné de croire que le président Hadi est capable de mobiliser assez de forces pour libérer le pays", a estimé l'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar. "Il est également erroné de croire que les Houthis puissent lancer une offensive et prendre le contrôle (de tout) le pays", a-t-il ajouté, favorisant une solution politique. Parallèlement, les lieutenants du président Hadi estiment que ce dernier est en difficultés, et ont multiplié les appels à l'aide. Dans des déclarations diffusées lundi à la télévision, le ministre par intérim des Affaires étrangères Ryad Yassin a demandé aux pays du Golfe d'intervenir militairement pour "stopper l'expansion houthie". Il a aussi souhaité que le Conseil de sécurité de l'ONU "impose une zone d'exclusion aérienne sur les aéroports contrôlés par les Houthis". En réponse, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal, a fait savoir que si aucune solution politique n'était trouvée, les pays de la région prendraient les "mesures" nécessaires pour "protéger" leurs intérêts face à "l'agression". Le Yémen est au bord d'"une guerre civile" a averti l'émissaire de l'ONU Jamal Benomar et risquait la "dislocation" avec "une division croissante entre le nord et le Sud".