Les communes de la circonscription administrative de Birtouta, qui ont vu leur population grossir rapidement après les opérations de relogement de la wilaya d'Alger, continuent de souffrir d'un lourd déficit en équipement publics, ont déploré lundi des élus locaux. Les communes de Birtouta, Tessala El Merdja et Ouled Chebel manquent d'écoles, de structures de santé, de loisirs, de transport et même de cimetières, ont-ils souligné lors des séances de travail avec une délégation de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) qui prépare une conférence de wilaya sur le développement local à Alger. Ce déficit a été aggravé avec l'arrivée en si peu de temps de milliers de familles à l'issue des opérations de recasement des occupants des sites précaires d'Alger et dont les cités d'habitations ne disposent pas toujours des équipements nécessaires, ont expliqué les élus locaux. Avec un budget de 350 millions de DA dont 38% de masse salariale, Tessala El Merdja est une "commune riche", selon le maire Mohamed Nanouche, qui est à son 4e mandat à la tête de l'assemblée locale. Malgré cette "richesse", les 35.000 habitants de cette localité de 20,5 km2 manquent d'établissements scolaires dans les zones périphériques, attendent l'aménagement du stade communal mais surtout ont besoin d'un cimetière, a expliqué M. Nanouche à la délégation de l'APW. "Le terrain du cimetière communal a été intégré dans l'assiette d'un projet d'une institution de souveraineté. Par conséquent, les citoyens de Tessala El Merdja enterrent leur morts au cimetière de Sidi M'hamed, à Birtouta, qui nécessite à chaque fois notre intervention", s'est-il plaint. Les habitants de Tessala El Merdja ont donc besoin d'"interventions" de leurs élus pour enterrer leurs morts à Sidi M'hamed parce que, précisément, la commune de Birtouta est confrontée à une saturation prochaine de ses deux cimetières, ceux de Sidi M'hamed et Baba Ali. "Le cimetière de Sidi M'hamed sera saturé dans une année et demi au maximum. Il faut dès maintenant trouver un terrain pour un autre cimetière", a prévenu un élu à l'APC de Birtouta, dont la population a doublé en quatre ans, passant de 30.500 habitants en 2008 à environs 70.000 actuellement. Malgré un budget de plus de 840 millions de DA, l'APC peine à implanter une dizaine de projets d'utilité publique dans plusieurs quartiers, en raison de la rareté du foncier. L'idée d'exploiter les terrains récupérés dans l'éradication de bidonvilles pour ces projets (écoles, poste, polyclinique, terrains de proximité, aires de jeu,...) a été saluée par la délégation de l'APW, qui a dans ce sens recommandé de faire des réserves au Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) avant l'expiration des délais de consultation publique, mardi 31 mars. Dans le PDAU en cours de validation, les terrains en question sont réservés à des projets de wilaya, selon un élu de Birtouta. Le programme de relogement des occupants des sites précaires, toujours en cours, a été lancé le 21 juin 2014 dans la commune de Ouled Chebel, avec l'inauguration de la cité des 3.216 logements, qui a porté le nombre de la population à 21.000 habitants. Mais le budget communal, 110 millions de DA (2014) dont 80% de fonctionnement, ne permet pas d'investir dans les structures d'accompagnement, selon Mohamed Bessakhi. M. Bessakhi dit militer pour qu'Ouled Chebel dispose d'une zone d'activités qui lui permettra de sortir de sa dépendance financière aux subventions de la wilaya. Il a également souhaité inscrire un projet de polyclinique sur le terrain d'un ancien bidonville au chef-lieu communal et la délégation de l'APW s'est engagée à soutenir cette revendication. En prévision de la conférence de wilaya sur le développement local, prévue en juin, l'APW a tracé un programme de visite lancé la semaine dernière à Zéralda, Rahmania et Mahelma. Conduites par la commission du développement local de l'APW, ces visites d'information sur l'état des lieux des communes se poursuivront mardi dans la circonscription d'El Harrach. Le programme sera bouclé le 5 avril à Chéraga, selon le planning de l'assemblée.